La Cour des comptes du Sénégal va publier son très attendu Rapport sur l’Exécution des Lois de Finances (Relf) 2023 le 31 décembre prochain, un document particulièrement scruté tant par l’opinion publique nationale que par les partenaires internationaux du pays. Ce rapport devrait offrir une analyse détaillée des finances publiques de l'année écoulée, après un audit mené par l'Inspection générale des finances (IGF), mandaté par le gouvernement actuel, infoorme Le quotidien repris par seneweb.
Ce document revêt une importance capitale, car il est censé confirmer ou infirmer les accusations de "maquillage" des comptes publics en 2023, sous la présidence de Macky Sall. Selon plusieurs sources, cet audit mettrait en lumière des divergences majeures entre les annonces officielles et la réalité des finances publiques, a appris baoltimes de la même source.
Un report qui suscite des interrogations
Initialement prévu pour le 24 décembre, la publication du Relf a été reportée à la demande du gouvernement, indique le journal Le Quotidien. Selon les informations recueillies, ce report aurait été décidé afin d’éviter que les conclusions du rapport n’entachent la Déclaration de politique générale du Premier ministre, prévue pour le vendredi 28 décembre. L’objectif serait de ne pas "polluer" l’atmosphère politique et économique à quelques jours d’une annonce gouvernementale cruciale.
Le gouvernement aurait déjà pris connaissance du contenu du rapport, et le Premier ministre aurait été particulièrement impliqué dans la gestion du calendrier de publication. Le Quotidien souligne que l’ampleur des accusations portées par l’audit de l'IGF contre le régime de Macky Sall a suscité une véritable attente parmi les citoyens et les experts financiers, en raison des graves révélations contenues dans le rapport.
Des accusations de fausse présentation des chiffres
Le leader de l'opposition, Ousmane Sonko, a été l'un des premiers à alerter l’opinion sur les écarts importants entre les prévisions économiques et la réalité des finances publiques. Le rapport de l'IGF, selon lui, aurait révélé des chiffres bien plus alarmants que ceux annoncés par le gouvernement. Par exemple, tandis que le gouvernement avait annoncé pour 2023 un déficit budgétaire de 5,5% du PIB et une dette publique représentant 65,9% du PIB, l’audit de l’IGF aurait plutôt mis en évidence un déficit de 10,4% et une dette publique atteignant 76,3% du PIB, selon nos confrères.
Des conséquences internationales
Les révélations potentielles du rapport pourraient avoir des conséquences de taille. Elles avaient déjà eu un premier impact avec la dégradation de la note souveraine du Sénégal par l’agence Moody’s, passant de Ba3 à B1, ce qui a affaibli la crédibilité économique du pays sur les marchés financiers internationaux. De plus, le rapport pourrait également avoir un impact sur les relations du Sénégal avec ses bailleurs de fonds, notamment le Fonds Monétaire International (FMI), qui a gelé son programme avec le pays en raison des préoccupations liées à la gestion des finances publiques, a relaté le journal et repris par seneweb.
Le rapport de la Cour des comptes, attendu à la fin de l’année, promet de faire l’objet de discussions intenses et pourrait marquer un tournant majeur dans la gestion économique du pays. La société sénégalaise, ainsi que les observateurs internationaux, attendent avec impatience les conclusions de ce document, qui pourrait dévoiler la réalité cachée derrière les chiffres officiels.
baoltimesnews : Aicha Diop