Pour éviter de se laisser embourber dans la querelle de légalité autour du FPI, l’ex-président ivoirien a choisi de créer une nouvelle structure.
Le doute peut-il encore être permis sur le fait que Laurent Gbagbo est loin, très loin même d’avoir remisé son tablier d’homme politique ? En tout cas, c’est un signal fort qu’il vient d’envoyer en choisissant une solution radicale quant à sa position par rapport au Front populaire ivoirien (FPI), parti dont il a été le fondateur et le leader charismatique. Pour éviter de s’embourber dans la querelle de légalité-légitimité autour du FPI, entre Pascal Affi N'Guessan d’un côté et les partisans du FPI-GOR (Gbagbo ou rien), l’ex-président a tout simplement décidé de se lancer dans la création d’un nouveau parti. Une preuve, s’il en est besoin, que Laurent Gbagbo entend rester, à 76 ans, un acteur majeur de la vie politique de son pays. Pour ce faire, son choix de disposer d’une structure est un signal fort envoyé dans la perspective de la présidentielle de 2025.
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Un vrai coup de tonnerre politique
Moins de deux mois après son retour en Côte d'Ivoire le 17 juin à la suite de son acquittement de crimes contre l’humanité par la justice internationale, Laurent Gbagbo, fidèle à sa réputation de fin stratège politique, a ainsi surpris bien des observateurs en annonçant vouloir créer un nouveau parti. « Coup de tonnerre hier », titrait mardi le quotidien indépendant Soirinfo en notant que « c’est la première fois qu’il [Gbagbo] s’exprime de la sorte sur la situation de division du parti qu’il a fondé il y a 39 ans ».
Ce parti, le Front populaire ivoirien (FPI), est divisé depuis 2015, avec d’un côté un FPI « légal » reconnu par la justice ivoirienne dirigé par Pascal Affi N'Guessan, un ancien proche de Laurent Gbagbo, et de l’autre un FPI « Gor » (Gbagbo ou rien) resté fidèle à l’ancien président. Laurent Gbagbo a donc mis fin à cette division de manière spectaculaire, acceptant de laisser le FPI à M. Affi N'Guessan. « Laissons Affi avec l’enveloppe » et nous « avec le contenu », a-t-il lancé dans son discours aux membres du comité central du parti. « Le FPI, c’est nous », a-t-il affirmé. « Les bases sont là, les fédéraux sont là, les comités de base sont là, les secrétaires de section sont là : nous allons changer de nom, c’est tout. »
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