La Turquie affronte en ce moment, sur sa côte Turquoise, les pires incendies de son histoire. La Grèce voisine fait face à la plus forte canicule depuis trente-quatre ans.
« Je vais pleurer de rage », a lancé, mardi 3 août sur Twitter, Muhammet Tokat, le maire de Milas (région de Mugla), une ville balnéaire du sud de la Turquie où se situe une importante centrale thermique menacée par les flammes. Voici une semaine que la Turquie est confrontée aux pires incendies de son histoire, un désastre écologique majeur pour sa côte turquoise, dont une partie des collines verdoyantes ne sont plus que désolation. Environ 100 000 hectares de cultures et de pinèdes ont été réduits en cendres, huit fois plus que la moyenne annuelle sur la période 2008-2020.
En Turquie comme en Grèce, canicules et incendies à répétition
Depuis les premiers départs de feux, huit personnes ont péri et des centaines ont été blessées, tandis que de nombreux villageois ont perdu leurs maisons et leur bétail. En une semaine, les 5 000 pompiers mobilisés sont parvenus à maîtriser 130 incendies dans 30 provinces du pays, soulignent les autorités. Toutefois, les vents violents, la canicule et la sécheresse alimentent sans cesse de nouveaux foyers, notamment dans les régions d’Antalya, de Mugla et d’Isparta, où les pompiers étaient toujours en action mardi. A Bodrum, station balnéaire réputée, des milliers d’habitants et de touristes ont été évacués par bateau, les routes étant bloquées par les flammes.
Beaucoup ont dû fuir dans la précipitation, laissant derrière eux leurs fermes, leurs troupeaux, leurs maisons secondaires. Mardi soir, la situation semblait critique à Milas où M. Tokat, membre du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), s’est fait l’écho du mécontentement d’une partie de la population, remontée contre la gestion chaotique du gouvernement. Le plus souvent, les riverains luttent contre les feux à coup de seaux d’eau tandis que les pompiers épuisés réclament en vain des interventions aériennes.
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