Des manifestations contre l'extension du passe sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions sont de nouveau prévues, samedi, dans plusieurs villes françaises. À Paris, plus de 3 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour encadrer les manifestants et sécuriser les lieux sensibles, une semaine après que des manifestants ont été repoussés des Champs-Élysées
La mobilisation contre l'extension du passe sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions ne devrait pas faiblir, samedi 31 juillet en France, 150 000 personnes étant attendues dans les rues, selon les autorités.
Samedi dernier, les manifestations avaient rassemblé 161 000 personnes et 110 000 une semaine plus tôt.
Selon les résultats d'une étude Harris Interactive x Euros Agency pour LCI publiée vendredi, 4 Français sur 10 déclarent soutenir les manifestations contre l'instauration d'un passe sanitaire. Parmi les Français qui soutiennent ces manifestations, 65 % justifient leur soutien par "l'impression de se voir imposer ce qu'ils doivent faire, de ne pas avoir le choix".
D'après un autre sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien du 16 juillet, 62 % des Français se disaient alors favorables à la mise en place du passe sanitaire pour entrer dans les lieux publics et 69 % à la vaccination obligatoire pour les soignants.
À Paris, deux manifestations devraient être particulièrement suivies. L'une d'elle est partie du métro Villiers (XVIIe) vers 14 h en direction de la place de la Bastille (XIe). Une autre a démarré à 14 h 30 à proximité de la gare Montparnasse (VIe) pour un défilé en direction du ministère de la Santé (VIIe), à l'appel de l'ex n°2 du FN et président des Patriotes, Florian Philippot.
Le président du parti pro-Frexit UPR (Union populaire républicaine) François Asselineau a, de son côté, annoncé vendredi être positif au Covid-19, et donc empêché de manifester contre le passe sanitaire, qu'il juge "absurde, injuste et totalement liberticide".
Un rassemblement, initialement prévu devant BFM-TV, a été interdit. Une vingtaine de personnes étaient rassemblées samedi matin devant la chaîne, dans une rue bouclée par des dizaines de camions de police, ont constaté des journalistes de l'AFP.
#PassDeLaHonte sur les réseaux sociaux
Plus de 3 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour encadrer les manifestants et sécuriser les lieux sensibles, une semaine après que des manifestants ont été repoussés des Champs-Élysées.
Un important dispositif policier était en place samedi matin sur la célèbre avenue parisienne, et ses principales entrées bouclées par des gardes mobiles, selon un photographe de l'AFP.
Des manifestations sont également prévues dans plus de 150 villes en France, avec une affluence qui devrait être particulièrement importante à Toulon, Montpellier, Bordeaux, Marseille, Nice, Metz, Nantes et Pau.
Regroupée autour des mots-dièses #manif31juillet et #PassDeLaHonte sur les réseaux sociaux, l'opposition aux mesures gouvernementales pour lutter contre le Covid-19 fédère des manifestants anti-passe sanitaire, anti-vaccins ou anti-confinement, aux revendications protéiformes.
Dans les cortèges, où figurent également de nombreux Gilets jaunes, les manifestants fustigent un passe sanitaire "liberticide" et affirment marcher "contre la dictature".
Le passe sanitaire a été adopté définitivement dimanche soir, après six jours de débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat. Déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, son extension pour les cafés, foires, salons, restaurants et trains est prévue le 9 août. Entre-temps, le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi, le 5 août.
Environ 85 % des malades hospitalisés ne sont pas vaccinés
De nouveaux confinements sont mis en place ce week-end en Martinique et à la Réunion, deux territoires où la couverture vaccinale est faible et le taux d'incidence augmente fortement. En Martinique, celui-ci est passé en une semaine de 280 cas à 995 pour 100 000 habitants.
Trois premiers patients hospitalisés en raison du Covid-19 en Martinique, où les services hospitaliers sont saturés, doivent être d'ailleurs transférés samedi vers Paris par un vol médicalisé.
En métropole, l'épidémie flambe notamment dans les départements touristiques et des mesures sanitaires ont été introduites à l'échelle départementale, comme en Savoie où le préfet a annoncé vendredi le retour de l'obligation du port du masque en extérieur dans les zones à "fortes fréquentations".
Les personnes non vaccinées contre le Covid-19 représentent environ 85 % des malades hospitalisés en France, y compris en réanimation, et 78 % des décès dus au virus, selon une étude publiée vendredi, qui rapproche le statut vaccinal et les entrées hospitalières.
La France a dépassé mardi soir le seuil de 50 % de sa population entièrement vaccinée, un niveau toutefois encore éloigné du seuil d'immunité collective évalué à environ 90 % avec le nouveau variant Delta.
Avec AFP
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