Une nouvelle étape majeure vient d’être franchie dans la structuration du secteur associatif au Sénégal. Sous l’impulsion de Kantara Fall, chargé de programme à la Plateforme des Acteurs Non Étatiques, un comité régional de développement s’est tenu ce mardi à la gouvernance de Diourbel, où un vaste programme de renforcement des capacités des organisations de la société civile, associations et fondations a été lancé pour mieux encadrer, professionnaliser et valoriser leurs actions sur le terrain.
Au cœur de cette initiative : une formation approfondie sur les cadres juridiques qui régissent les organisations de la société civile. L’objectif est clair : permettre aux acteurs de maîtriser leurs droits, obligations et marges de manœuvre à un moment où leurs interventions sont de plus en plus sollicitées.
Mais le programme ne s’arrête pas là. Il inclut également un module crucial sur le blanchiment d’argent et les flux financiers illicites, un sujet encore trop peu abordé dans certaines régions.
Des tabous restent à lever, notamment à Diourbel. Kantara Fall souligne que dans cette région, une barrière religieuse freine encore les questions liées au blanchiment d’argent et aux flux financiers illicites. Pourtant, « Diourbel dispose d’une dynamique associative extrêmement riche », a-t-il souligné.
Toutefois, un problème national persiste : le déficit de données fiables. Le plaidoyer mené par la Plateforme met en lumière l’un des défis majeurs du pays, à savoir le manque de données de qualité et harmonisées. « Le Sénégal a un énorme problème de données, particulièrement dans les organisations de la société civile », explique Kantara Fall.
D’où la nécessité de la cartographie, qui permettra de disposer d’une base de données commune, centralisée et harmonisée, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et les ONG, afin de mieux coordonner les interventions, partager les outils, les résultats et les bonnes pratiques, et surtout appuyer le plaidoyer auprès des décideurs.
« Les autorités doivent savoir ce que font réellement les organisations de la société civile. Cette base de données donnera enfin une visibilité claire et objective », insiste Kantara Fall.
Cette initiative marque une première au Sénégal . jamais un partenariat d’une telle envergure n’avait été établi entre la société civile, les ONG, les associations, les fondations et le ministère de l’Intérieur. Elle ouvre la voie à une meilleure gouvernance, à une coopération plus fluide et à une lutte renforcée contre les flux financiers illicites.
baoltimesnews : M.S