Un groupe rebelle armé a attaqué lundi une ville située à 300 kilomètres de Bangui, la capitale centrafricaine. Sept personnes sont mortes, a déclaré mercredi à l'AFP le porte-parole des Casques bleus de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca).
En Centrafrique, une nouvelle attaque rebelle a fait 7 morts, lundi 28 juin, dans la ville d'Alindao, à 300 kilomètres à l'est de Bangui, a déclaré mercredi à l'AFP le porte-parole des Casques bleus de la Minusca.
Des membres de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des principaux groupes armés rebelles, ont lancé lundi "plusieurs attaques en simultané sur les points de contrôle et camps des forces armées centrafricaines", a indiqué le lieutenant-colonel Abdoulaziz Fall.
Les Casques bleus ont repoussé les rebelles qui se sont repliés à trois kilomètres de la ville, selon cette même source. "Actuellement les forces armées centrafricaines sont sur place dans la ville avec nous", a précisé Abdoulaziz Fall, ajoutant que 60 Casques bleus népalais ont été envoyés en renfort à Alindao.
L'UPC est le groupe le mieux équipé en Centrafrique, principalement actif dans l'Est du pays où ses membres contrôlent de nombreux gisements miniers.
Depuis fin décembre 2020, les forces gouvernementales ont réussi à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu'ils contrôlaient depuis plusieurs années, essentiellement grâce au renfort de soldats rwandais et à la présence de centaines de paramilitaires russes combattant à leurs côtés.
La Centrafrique, deuxième pays le plus pauvre du monde selon l'ONU, est ravagée par une guerre civile depuis 2013. Celle-ci a toutefois baissé d'intensité depuis 2018.
L'armée russe à la rescousse
En effet, à la demande de Bangui, la Russie a commencé en 2018 à déployer ces paramilitaires, notamment pour former l'armée centrafricaine et assurer la sécurité rapprochée du président Faustin Archange Touadéra. Leurs effectifs ont été renforcés fin 2020 pour venir à la rescousse d'une armée très démunie face à l'offensive lancée par les rebelles pour faire échec à la réélection d'Archange Touadéra.
Moscou reconnaît officiellement la présence de 1135 "instructeurs non armés" mais les ONG présentes sur le terrain, la France et l'ONU affirment qu'une partie d'entre eux sont des hommes du groupe privé russe de sécurité Wagner, ce que dément Moscou.
Dans un rapport d'experts publié mercredi, l'ONU assure que les "instructeurs" russes ont commis, avec l'armée centrafricaine, "des violations du droit humanitaire international" dont des "assassinats aveugles". L'envoi de ces paramilitaires s'inscrit dans une vaste offensive diplomatique et financière lancée par Moscou dans cette ancienne colonie française. La Russie y a livré des armes grâce à des assouplissements ponctuels de l'embargo de l'ONU pour le lui permettre, et a signé un accord de coopération militaire avec Bangui.
En parallèle, le gouvernement centrafricain a accordé des permis miniers, pour l'exploitation de l'or et du diamant notamment, à des sociétés russes associées à l'homme d'affaires Evguéni Prigojine. Très proche du président russe Vladimir Poutine, il est suspecté d'être le principal financier de Wagner.
france24
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