Un drame s’est récemment produit à la Maison d’arrêt et de correction de Mbacké, où un détenu, Aliou Lo, âgé de 59 ans, a trouvé la mort après plusieurs jours de souffrances. La situation a pris une tournure complexe, notamment à cause du bras de fer entre le procureur de la République et la famille du défunt, cette dernière s’opposant fermement à la décision d’effectuer une autopsie.
Décès dans des circonstances troubles
Aliou Lo, originaire de Koungueul, purgeait une peine de deux mois de prison pour le vol de paille d’arachide. Après avoir été cloué au lit pendant quatre-vingt-seize heures à cause de douleurs intenses, il a été évacué vers le centre de santé de Mbacké. Malheureusement, il est décédé en route, vers 10 heures du matin, avant d'arriver à l'hôpital.
Le décès a été déclaré par l'infirmier de l’administration pénitentiaire, Pape Lèye Mbaye, qui s’est rendu au commissariat urbain de Mbacké à 11 heures pour notifier les autorités conformément à la législation en vigueur. Après cette déclaration, le corps d’Aliou Lo a été transporté sous escorte policière à la morgue de l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba pour être examiné et permettre l’élucidation des causes du décès.
Le procureur ordonne une autopsie, mais la famille s’y oppose
L’annonce du décès a rapidement suscité une réaction du côté des autorités judiciaires. Le délégué du procureur de la République près le tribunal d’instance de Mbacké, après avoir recueilli les conclusions des autorités médicales et pénitentiaires, a décidé d’ordonner une autopsie pour déterminer les causes exactes du décès d’Aliou Lo.
Cependant, cette décision n’a pas été bien accueillie par la famille du défunt. Informés de la situation, les proches d’Aliou Lo, menés par son fils aîné Modou Bousso Lo, ont exigé que la dépouille soit immédiatement restituée pour les rites funéraires traditionnels. Selon la coutume familiale, la dépouille devait être enterrée dans les plus brefs délais au cimetière musulman de Touba - Bakhya, sans aucune intervention médicale supplémentaire.
Lorsque la famille a appris que le procureur de Mbacké avait ordonné l’envoi du corps à Dakar pour procéder à l’autopsie, un véritable bras de fer s’est installé. Les proches du défunt ont fait valoir leur droit à l’inhumation rapide et se sont opposés vigoureusement à toute intervention sur le corps, arguant qu’il s’agissait d’un affront à la tradition musulmane.
Une décision qui soulève des tensions
Le conflit autour de l’autopsie a suscité une vive tension entre les autorités judiciaires et la famille du défunt. Alors que le procureur estime qu’une autopsie est nécessaire pour clarifier les causes de la mort d’Aliou Lo, la famille considère cette décision comme une violation des rites religieux et familiaux. La situation soulève des interrogations sur la manière de concilier respect des traditions culturelles et exigences légales, surtout dans un contexte où les autorités souhaitent éclaircir les circonstances d’un décès survenu dans un établissement pénitentiaire.
Cet incident met en lumière la complexité des relations entre le droit pénal, les procédures judiciaires et les traditions culturelles dans la gestion des décès en milieu carcéral. La famille d'Aliou Lo semble déterminée à respecter ses coutumes, tandis que les autorités judiciaires tentent d’éclaircir les circonstances d’une mort survenue dans des conditions qui demeurent floues.
Selon les dernières informations, le corps a été amené à Dakar pour des besoins d'autopsie.
baoltimesnews : MTN