Malnutrition : Diourbel dans une situation préoccupante

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Vers une nouvelle approche communautaire pour renforcer la nutrition dans les régions de Thiès, Diourbel et Louga

Le Conseil National du Développement de la Nutrition (CNDL) a tenu un atelier régional ce jeudi à la gouvernance de Diourbel, présidé par Djibril Diop, adjoint au gouverneur en charge du développement. Cette rencontre avait pour objectif de partager le plan stratégique multisectoriel de la nutrition 2024-2028 et de présenter une nouvelle approche de mise en œuvre des interventions communautaires en nutrition.

Selon Aliou Badara Fall, responsable régional du CNDL pour les régions de Thiès, Diourbel et Louga, la nutrition demeure une priorité nationale depuis plus de deux décennies. Il a rappelé les efforts constants de l’État du Sénégal, depuis la création de la Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM) en 2001, la mise en œuvre du Projet de Nutrition Communautaire (PNC), jusqu’à la transformation de la CLM en Conseil National du Développement de la Nutrition (CNDL) en 2020. Ces évolutions, dit-il, témoignent de la volonté politique forte de renforcer la gouvernance et le financement du secteur.

« Beaucoup d’expériences ont été capitalisées au cours des vingt dernières années, avec plus de 10 000 acteurs formés à différents niveaux. Cependant, l’année 2024 a été marquée par des difficultés de financement liées à la fin de plusieurs projets, ce qui nous a poussés à repenser notre approche communautaire », a expliqué M. Fall.

Face à ces défis, une territorialisation de la nutrition est désormais envisagée. Cette stratégie vise à renforcer les collectivités territoriales et à remplacer l’approche “faire-faire”, qui reposait principalement sur les ONG et engendrait des coûts élevés, par un soutien direct aux associations communautaires de relais.

Sur le plan des indicateurs, les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2023 révèlent une situation préoccupante dans la région. La malnutrition aiguë atteint 17,1 %, dépassant le seuil critique de 15 %. L’insuffisance pondérale est de 22,3 %, un niveau jugé préoccupant, tandis que la malnutrition chronique s’établit à 17,5 %, un taux relativement acceptable mais qui reste à surveiller.

Ces chiffres traduisent une réalité alarmante, liée à plusieurs facteurs tels que la pauvreté, le manque d’accès à l’eau potable, la qualité de l’alimentation, et des aspects culturels et de genre.

Pour conclure, M. Fall a insisté sur la nécessité d’impliquer davantage les communautés locales dans la lutte contre la malnutrition :

« Le développement durable passe par une population bien nourrie. C’est à travers une approche communautaire renforcée et une meilleure coordination que nous parviendrons à relever ce défi. »

baoltimesnews : Aicha Diop

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