La Coordination des Étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (CE-UASZ) a réagi vivement, exprimant son mécontentement face aux incohérences relevées dans les déclarations récentes du ministre lors de la conférence de presse tenue le vendredi 06 décembre 2024 par le Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (MESRI).
La coordination, se considérant comme la seule structure légitime pour défendre les intérêts des étudiants, a exprimé sa déception et son inquiétude concernant le non-respect des engagements pris lors de précédentes rencontres.
Des engagements non tenus : un manque de cohérence flagrant
Dans un communiqué sévère, la CE-UASZ a dénoncé les contradictions entre les propos du ministre et les promesses formulées lors de l'atelier sur la stabilisation du calendrier universitaire, qui s’est tenu du 31 mai au 02 juin 2024. Elle a également rappelé les engagements pris lors de la visite officielle du ministre à l’UASZ le 7 juin 2024, ainsi que lors de la rencontre à la sphère ministérielle de Diamniadio le 26 septembre 2024, à laquelle la coordination avait activement participé.
Les étudiants estiment que ces promesses ont été soigneusement notées et qu’elles sont désormais contredites par les déclarations récentes du ministre. La coordination a souligné le « manque flagrant de cohérence et de respect » envers la communauté universitaire, en particulier les étudiants, qui continuent de subir les conséquences d’une gestion qu’ils jugent défaillante. « Ces écarts révèlent un dédain pour les engagements pris et montrent que les questions urgentes qui touchent les étudiants ne sont toujours pas prises au sérieux », a indiqué le communiqué.
Des revendications urgentes et des attentes précises
Les étudiants ont exprimé leurs préoccupations sur plusieurs points clés qui, selon eux, doivent être traités en priorité pour améliorer leurs conditions d’étude. Parmi leurs revendications principales figurent :
- La livraison immédiate de la zone de production pour l’extension de Diabir, un projet essentiel pour assurer une alimentation de qualité et garantir la sécurité alimentaire des étudiants.
- Le redémarrage des installations de PGF-SUP (Programme de Gestion de la Formation Supérieure), un projet qui doit reprendre sans plus de retard afin d’assurer des infrastructures adéquates pour les étudiants.
- Le démarrage effectif des travaux d’installation des équipements du pavillon des 1000 lits, dont la construction traîne depuis plusieurs mois. La coordination des étudiants souligne que les conditions de vie à l'université sont devenues insupportables, et ces retards sont devenus inacceptables.
- La réhabilitation urgente des infrastructures universitaires, notamment les réfections et les réparations des bâtiments, afin de garantir un cadre d’apprentissage sécurisé et digne.
Un ultimatum clair : "Pas de reprise des cours sans satisfaction"
Face à l'inaction persistante, la Coordination des Étudiants de l’UASZ a prévenu le ministère et les autorités compétentes : « Nous refusons toute tentative de diversion ou de report. Les problèmes de notre université sont profonds, et ils ne peuvent plus attendre. Nous ne reprendrons les cours que si nos revendications sont satisfaites dans les plus brefs délais », a déclaré la coordination dans son communiqué.
Ce message constitue un ultimatum aux autorités de l'enseignement supérieur : sans engagement ferme et immédiat sur les points soulevés, les étudiants n'hésiteront pas à suspendre leur activité académique, mettant ainsi en péril la poursuite des cours et la stabilité de l'année universitaire en cours.
Un climat de tension palpable
Le climat à l'UASZ est actuellement tendu, avec une communauté étudiante de plus en plus frustrée par les promesses non tenues et les retards accumulés. Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation se trouve désormais face à un défi majeur : répondre rapidement et de manière concrète aux attentes des étudiants afin d’éviter une nouvelle crise au sein de l’université. La pression monte et les étudiants restent déterminés à défendre leurs droits pour des conditions d’étude décentes et un environnement propice à leur réussite académique.
Les autorités devront prendre les mesures nécessaires pour éviter une escalade de la situation, car un blocage des cours pourrait avoir des répercussions sur l'ensemble du calendrier académique. La balle est désormais dans le camp du ministère.
baoltimesnews :Aicha Diop