À 28 ans, le pivot français Rudy Gobert est pour la deuxième fois consécutive sélectionné pour le All-Star Game, s'imposant en leader de la NBA avec Utah, après une année mouvementée où il a été testé positif au Covid-19.
Des angoisses à l’euphorie, Rudy Gobert est passé par toutes les émotions en un an : deuxième sélection consécutive pour le All-Star Game, euphorie d'une place de leader en NBA avec Utah, des joies troublées par les huis clos du Covid...
À 28 ans, le pivot français va regoûter au plaisir de se retrouver dans le club des étoilés, cuvée 2020-2021, le 7 mars, à Atlanta. Et ce n'est pas le huis clos imposé, épidémie de coronavirus oblige, qui va l'empêcher de savourer l'instant.
Un Frenchie en NBA
Troisième Frenchie de l'histoire à être convoqué au "ASG", il est encore loin de Tony Parker et ses six sélections, mais il rejoint Joakim Noah qui a eu cet honneur deux fois.
Félicité par ses coéquipiers Georges Niang et Mike Conley, qui lui souhaite "encore beaucoup" de sélections, Rudy Gobert a également réagi en tweetant simplement "#justakidfromSaintQuentin" ("juste un gosse de Saint-Quentin"), en référence à la star LeBron James, qui se présente souvent comme le "gosse d'Akron", ville de l'Ohio dont il est originaire.
Pour "Gobzilla", désigné meilleur défenseur de la NBA en 2018 et 2019, cette nouvelle sélection témoigne de la considération dont il fait désormais l'objet de la part des entraîneurs. A fortiori alors que le Jazz présente le meilleur bilan de la première partie de saison (25-6). Ses 13,9 points, 13,5 rebonds et 2,8 contres de moyenne contribuent à faire de son équipe une des toutes meilleures défenses de la ligue.
Testé positif au Covid-19
Les larmes qui avaient coulé, après avoir appris qu'il n'avait pas été appelé pour l'édition 2019, semblent bien loin et plus qu'un mauvais souvenir. Mais l'année qui vient de passer depuis son premier "ASG" n'aura pas été un long fleuve tranquille pour autant.
À peine venait-il d'être reconnu à sa juste valeur - celle à contre-courant d'un joueur, rarement flamboyant, qui tire son épingle du jeu en défense plus qu'en attaque -, que trois semaines plus tard, son rêve américain s'est brutalement assombri, lorsqu'il est devenu le premier joueur testé positif au Covid-19.
En apprenant cette nouvelle, le patron de la NBA Adam Silver a immédiatement décidé de suspendre la saison au soir du 11 mars.
Mea culpa
Outre la peur ressentie pour sa santé physique, Gobert a été dans la tourmente quand une vidéo tournée deux jours plus tôt l'a montré en train de toucher, mauvaise plaisanterie, micros et téléphones à l'issue d'une conférence de presse. Manifestation de son imprudence et de sa légèreté face aux dangers de la pandémie naissante.
Il lui a fallu soigner son image, entre mea culpa, dons financiers et messages de sensibilisation. Se réconcilier aussi avec son coéquipier Donovan Mitchell, qui a contracté le Covid-19 dans son sillage et lui a reproché sa négligence.
Comme un symbole, c'est Rudy qui a gagné le ballon au coup d'envoi du premier match de reprise de la saison, quatre mois et demi plus tard dans la bulle d'Orlando (Floride). Un retour au jeu qui s'est arrêté au premier tour des play-offs pour le Jazz, en affichant néanmoins de belles promesses.
Certain que l'avenir leur appartient, avec Mitchell et ses coéquipiers, Gobert a prolongé cet hiver son contrat avec Utah, pour 205 millions de dollars sur cinq ans, devenant le sportif français le mieux payé.
Pression
Une pression supplémentaire qui ne l'a pas paralysé le moins du monde. Pas plus que les moqueries de certains, comme Shaquille O'Neal, ne comprenant pas qu'on puisse investir autant pour le 74e meilleur marqueur de la ligue.
À Utah, il n'est pas la première option offensive. L'équipe s'appuie d'abord sur Donovan Mitchell (24,5 pts de moyenne), puis sur Jordan Clarkson en sortie de banc (18,3) et qui, surtout, tente beaucoup à trois points (42,5 tirs par matches).
Quand il est sollicité sous les panneaux, Gobert est pourtant efficace (64,2%). Il l'a d'ailleurs prouvé à Chicago lors de son premier All-Star Game, justifiant sa présence avec 21 points et 11 rebonds réussis au sein de la "Team Giannis" Antetokounmpo, défaite de peu (157-155) par la "Team LeBron" James.
Reste à savoir quel capitaine le sélectionnera cette fois. "King" James et Kevin Durant, stars les plus plébiscitées par le vote des fans, des joueurs et des journalistes, choisiront le 4 mars, à tour de rôle, sans tenir compte de la conférence dont sont issus les joueurs, les quatre titulaires qui composeront le cinq majeur de leur équipe et les remplaçants.
Avec AFP
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