Les champions du monde français lancent leur campagne qualificative pour le Mondial-2022 au Qatar dès mercredi à Saint-Denis en recevant l'Ukraine, un "adversaire direct" que l'équipe de Didier Deschamps aurait tort de sous-estimer malgré une raclée infligée à l'automne, 7-1.
Avant d'entamer un marathon de trois matches en huit jours, le sélectionneur des Bleus peut déjà se satisfaire d'avoir dribblé deux écueils redoutés: les vingt-six joueurs convoqués sont arrivés sans grave blessure à faire constater, lundi à Clairefontaine, et chacun des tests antigéniques et PCR pratiqués s'est révélé négatif. En ces temps de pandémie, c'est déjà un premier souci d'écarté et les Français, peu vernis en la matière lors des derniers rassemblements, vont pouvoir se concentrer sur leurs objectifs sportifs.
Affronter la "Zbirna" dirigée par l'ex-Ballon d'Or Andreï Shevchenko constitue un premier sommet dans ce groupe qualificatif également peuplé par le Kazakhstan et la Bosnie-Herzégovine, où les tricolores voyagent ensuite. L'Ukraine, laminée 7-1 début octobre en amical au Stade de France, opposera sûrement une résistance plus proche de celle du barrage épique de 2013 quand les Bleus, défaits 2-0 à Kiev, avaient arraché leur billet pour le Mondial brésilien après un match retour héroïque (3-0).
La situation sanitaire, Varane, Dembélé... L'essentiel de la conf' de Deschamps :
Le souvenir de 2013
Forcément, "ça nous rappelle les qualifications à la Coupe du monde 2014 donc si on peut éviter cette situation de tout jouer sur un match, ce serait mieux", développe Raphaël Varane, déterminé à débuter les éliminatoires "du mieux possible". "On a le premier match, c'est l'Ukraine, un adversaire direct, une très bonne équipe, on est focalisé sur celui-là, sans anticiper sur le deuxième ou troisième", embraye Deschamps. Les Bleus ont certes déroulé en octobre face à la sélection jaune et bleu, mais cette dernière était alors fortement affaiblie par une vague de contaminations au Covid-19, notamment parmi ses vedettes du Shakhtar Donetsk. Cela ne l'a pas empêché, six jours après, de mettre à terre 1-0 une équipe d'Espagne venue la défier avec David de Gea, Sergio Ramos et Ansu Fati.
Depuis octobre, "on a pu renforcer notre équipe. Les joueurs vont montrer de quoi ils sont capables et je suis certain qu'ils vont faire de leur mieux", a assuré Shevchenko mardi. Peu importe l'adversaire, la feuille de route du professeur Deschamps est connue: "Maîtriser au maximum les situations, en imposer à l'adversaire, le mettre en difficulté, se créer des occasions et obtenir la victoire à chaque match". Tout l'enjeu sera de voir si les corps, usés par les cadences infernales d'un calendrier ultra-resserré, auront la capacité d'atteindre un tel objectif.
Des revenants revanchards
Jouer deux jours après le début du rassemblement, "ce n'est pas simple" résume Varane, d'autant que suivront "deux déplacements dont un assez loin" à Nur-Sultan (ex-Astana), la capitale kazakhe. "C'est une question d'adaptation mais on ne peut pas jouer avec le frein à main ou en ayant peur de se blesser", assure le défenseur central du Real Madrid. A titre d'exemple, l'ancien Lensois de 27 ans a déjà disputé pas moins de 36 matches cette saison en club, Ligue des champions incluse. "Les joueurs ont des calendriers surchargés, ils sont habitués à ça, ce qui n'empêche pas une fatigue physique et liée à cette situation sanitaire", forcément "anxiogène", selon Deschamps.
Le patron de l'équipe de France, invaincue en compétition officielle depuis juin 2019 (une défaite 2-0 en Turquie dans le cadre des qualifications à l'Euro), pourra piocher dans son groupe élargi pour impulser "une rotation sur ces trois matches", un luxe que ses adversaires n'ont pas forcément. A moins de trois mois de l'Euro, prévu du 11 juin au 11 juillet, l'émulation devrait également être au rendez-vous au sein de l'équipe championne du monde, avec des revenants désireux de marquer des points avant la liste annoncée en mai. Ce sera notamment le cas pour Tanguy Ndombélé, Thomas Lemar et Alphonse Areola, plus vus en sélection depuis novembre 2019, ainsi que pour Ousmane Dembélé. L'ailier virevoltant du FC Barcelone n'a plus porté la tunique tricolore depuis novembre 2018.
Varane : "Très heureux de revoir Dembélé"
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