La pénurie de sucre serait provoquée par le gouvernement. C’est du moins la conviction des commerçants membres de l’Unacois Jappo, révèle "Le Quotidien". «C’est une pénurie provoquée, parce que nous savons tous que l’industrie sucrière au Sénégal ne peut pas couvrir les besoins du marché et que par conséquent, à chaque période de l’année, le marché doit être ouvert pour compléter ces besoins en termes d’importation. Mais si le régulateur qui a en charge la surveillance du marché, qui est le ministère du Commerce, attend qu’on soit à la date pile pour demander à ce que les importations soient ouvertes, en ce moment-là, c’est une façon de dire aux gens «rendez-vous à l’évidence, compte tenu des cours actuels des prix, vous ne pourrez pas importer et vendre», s’est attelé à expliquer hier, Ousmane Sy Ndiaye.
Selon le Secrétaire exécutif d’Unacois Jappo, ce défaut de planification, d’accompagnement du marché à cette période où le marché national dépend essentiellement de l’importation, est fait volontairement dans le seul but de favoriser l’industrie sucrière sénégalaise, au détriment des commerçants.
Pour Ousmane Sy Ndiaye, c’est une situation inacceptable sur laquelle le chef de l’Etat devrait apporter les correctifs au plus vite. Le commerçant estime qu’il est opportun et nécessaire de raffermir le dialogue et la concertation entre le ministère du Commerce et les acteurs qu’ils sont, pour accompagner le bon approvisionnement du marché. «Si ce dialogue et cette concertation n’ont pas eu lieu, c’est parce que quelqu’un y a un intérêt», accuse M. Ndiaye.
Mais qui donc a intérêt de planifier toute cette pénurie de sucre, voire à la hausse de son prix ? En tout état de cause, cette pénurie ne devrait plus persister. «Nous demandons au chef de l’Etat de procéder dans les meilleurs délais, à un arbitrage effectif de la relation entre l’Unacois et le ministère du Commerce, pour que le marché retrouve son fonctionnement normal et notamment sur la question de l’approvisionnement des denrées de première nécessité, plus spécifiquement sur le sucre», invite Ousmane Sy Ndiaye.
L’Unacois recommande au chef de l’Etat de clarifier définitivement la situation du marché du sucre au Sénégal. «Nous avons une industrie du sucre qui a le monopole de cette production, qu’elle s’en tienne à cette activité de production et que l’activité d’importation soit dévolue aux commerçants», recommande le Secrétaire exécutif de l’Unacois.
Son organisation invite également l’Etat à se donner les moyens de tirer au clair «cette situation tendue, difficile et extrêmement nébuleuse, créée de toutes pièces, pour établir les responsabilités et procéder aux sanctions nécessaires».
M. Ndiaye estime qu’il est urgent de rétablir au plus vite, les mécanismes de mise en œuvre de l’accord sur les prix entre le gouvernement et l’Unacois, «unilatéralement rompu par le ministère du Commerce au profit d’une alliance douteuse avec l’industrie sucrière». L’accord qui liait l’Unacois au gouvernement, date de 2012 ; pour rétablir le bon fonctionnement du marché et aider à mieux maîtriser l’inflation des prix.
Cependant, le principe de prévisibilité a été volontairement rompu. «Il est inconcevable, voire inacceptable que notre pays soit surpris d’une hausse soudaine ou une pénurie quelle que soit la denrée, ce n’est pas possible. Nous connaissons les pays producteurs, si ce produit ne peut pas se produire sur place, nous connaissons les mécanismes de fonctionnement du marché international, le mécanisme de financement de ces denrées, il n’y a aucune raison que notre pays ne puisse pas prendre toutes les dispositions utiles pour préserver sa population d’une éventuelle hausse surprenante. Mais nous savons que cette pénurie est faite à dessein», charge Ousmane Sy Ndiaye.
leral.net
- Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire