
C’est une grande première dans la région de Diourbel : la Journée Mondiale de la Santé Mentale a été célébrée ce 10 octobre au Centre Culturel Régional, sous l’initiative salutaire de l’association ADA 2M, avec comme parrain le préfet Abdou Khadre Diop. Un événement majeur qui a réuni autorités administratives, acteurs de santé, forces de sécurité et société civile autour d’un thème crucial : « Promouvoir la prévention et le bien-être psychologique ».
La cérémonie, présidée par Aboubakry Cissé, adjoint au préfet de Diourbel, a mis en lumière un mal silencieux qui ronge la jeunesse : la détérioration de la santé mentale, souvent liée à la consommation de drogues. Un constat alarmant dressé par le lieutenant Moussa Dione de l’OCRTIS (Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants) de la brigade de Diourbel, qui alerte : « De nombreux jeunes souffrent de troubles mentaux dus à la drogue. À Diourbel, les substances les plus consommées sont le chanvre indien (yamba) et l’ecstasy, communément appelée ‘sous’ ou ‘volé’. »
Pire encore, des conducteurs de motos "Jakarta" seraient les principaux vecteurs du trafic dans la région, notamment entre Diourbel, Bambey et Mbacké, selon les révélations du lieutenant Dione.
Du côté des services de santé, le docteur Wade, médecin-chef du centre de santé de Diourbel, abonde dans le même sens. Son diagnostic est sans appel : « La majorité des jeunes suivis pour des troubles mentaux sont tombés dans ce piège à cause de la drogue. »
Ces témoignages ont résonné comme un appel à l’action collective, tant pour la prévention que pour la prise en charge psychologique des victimes.
Un engagement collectif pour briser le tabou
La rencontre a été saluée comme une avancée majeure dans la déstigmatisation de la santé mentale, un sujet longtemps relégué au second plan dans nos communautés. L’initiative de l’association ADA 2M, soutenue par les autorités locales et les services de sécurité, marque un tournant important pour Diourbel.
Une première édition qui ne sera pas la dernière.
L’événement a mis en lumière l’urgence d’agir, mais aussi la capacité des acteurs locaux à travailler main dans la main pour construire un environnement plus sain, plus conscient, et surtout plus solidaire face aux défis mentaux et sociaux.
Toujours dans la lutte, il y a lieu de rappeler que le préfet du département de Diourbel, Abdou Khadre Diop, avec ses partenaires, souhaite construire un centre d’accueil exclusivement réservé aux malades mentaux. Une initiative locale que tout Diourbellois doit soutenir, afin de promouvoir durablement le bien-être.
baoltimesnews : Aicha Diop