Les patrons de médias du Sénégal alertent sur les mesures fiscales et économiques qui les mettent en faillite comme le « blocage des comptes bancaires » des entreprises de presse pour non-paiement d’impôt, la « saisie du matériel de production », ou la « rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires ».
Le mouvement a été bien suivi. Les Dakarois habitués à acheter leur journal se sont retrouvés face à des kiosques bien vides mardi matin : la grande majorité des titres sénégalais a suivi le mot d’ordre lancé dimanche par le patronat de la presse, rapporte notre correspondant à Dakar, Gwendal Lavina.
Les journaux n’ont pas été imprimés mais les rédactions ont tout de même publié leur Une quasi identique. Sur un fond noir, on peut lire les mots « journée sans presse » en rouge et blanc, ainsi que des poings levés avec un crayon, un téléphone portable ou encore un micro.
Car le mouvement dépasse la seule presse écrite. L’appel a aussi été très suivi par les sites internet et les radios : aucun journal mais de la musique sur SUD FM, la première radio privée du pays, tout comme sur Radio Futur médias.
Par cette action, les médias privés dénoncent les mesures prises par les nouvelles autorités : la confiscation du Fonds d’appui au développement de la presse, la remise en cause de contrats entre l’État et les médias, ou encore l’encadrement de la publicité. Autant d’éléments qui mettent en péril la liberté de la presse et l’indépendance des médias, avancent les organisateurs du mouvement.
Ce mardi, « il n'y aura pas de quotidiens, au niveau de la radio, les micros seront éteints. Au niveau de la télévision également, ce seront des écrans noirs. Les sites ne seront pas alimentés en information, précise Mamadou Ibra Kane, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs du pays (CDEPS, patronat).
RFI
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