L'ex-policière qui a abattu un jeune automobiliste noir lors d'un contrôle routier dans le Minnesota, déclenchant trois nuits de troubles civils, a été inculpé d'homicide involontaire mercredi, un jour après avoir rendu son badge.
La policière qui a abattu un jeune homme noir près de Minneapolis a été inculpée, mercredi 14 avril, puis libérée sous caution, après trois nuits de manifestations émaillées de violences dans la métropole du nord des États-Unis.
Kim Potter, inculpée d'"homicide involontaire", a été incarcérée mercredi puis remise en liberté en fin d'après-midi, contre le versement d'une caution qui avait été fixée à 100 000 dollars.
Elle sera présentée à un juge jeudi pour une audience préliminaire, selon des médias locaux. La policière blanche de 48 ans risque jusqu'à 10 ans de prison, si elle est condamnée.
La policière avait ouvert le feu dimanche sur Daunte Wright, un Afro-Américain de 20 ans, lors d'un banal contrôle routier à Brooklyn Center, dans la banlieue de Minneapolis.
Pour sa défense, Kim Potter a assuré ensuite avoir confondu son arme de service avec son pistolet électrique taser. Face au tollé, la policière et le chef de la police de Brooklyn Center avaient démissionné mardi.
La famille de Daunte Wright a pris acte mercredi des poursuites engagées à son encontre, mais a critiqué ses justifications : "Une agente avec 26 ans d'expérience sait faire la différence entre un taser et une arme à feu", a écrit son avocat, Ben Crump, dans un communiqué.
"On va continuer à se battre afin d'obtenir justice pour Daunte, sa famille et toutes les personnes de couleur marginalisées. Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n'aurons pas obtenu de réelles réformes de la police et de la justice", a ajouté Me Crump, qui défend aussi la famille Floyd.
Tensions ravivés en plein procès de Derek Chauvin
Sans se prononcer sur ce dossier, la Maison Blanche a estimé que "les forces de l'ordre faisaient trop souvent usage d'une force pas nécessaire et que cela conduisait trop souvent à la mort d'Afro-Américains". "Le président a déjà dit que nous avons besoin de réformes de la police", a ajouté la porte-parole de la présidence, Jen Psaki.
Le drame a ravivé les tensions à Minneapolis où se déroule actuellement le procès du policier blanc Derek Chauvin, jugé pour le meurtre de l'Afro-Américain George Floyd.
Des affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants ont eu lieu chaque nuit depuis dimanche. Quelque 78 personnes ont encore été interpellées mardi soir après un face-à-face tendu avec des policiers.
france24
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