Le parquet avait le 9 juin requis deux ans de prison avec sursis et une amende de deux millions de francs guinéens (220 euros) contre chacun des trois prévenus.
La justice guinéenne a relaxé mardi trois figures de la société civile poursuivies pour "attroupement" illégal et "destructions de biens publics et privés", en lien avec une interdiction de manifestations par la junte au pouvoir.
Les trois personnes relaxées, Oumar Sylla alias Foniké Mangué, Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry, sont des responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un collectif qui conteste la junte qui a renversé en septembre 2021 le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis plus de dix ans.
M. Barry, à l'étranger pour des soins médicaux, n'était pas présent au procès dont la tenue faisait partie des revendications prioritaires du FNDC.
Le parquet avait le 9 juin requis deux ans de prison avec sursis et une amende de deux millions de francs guinéens (220 euros) contre chacun des trois prévenus. Le procès s'était ouvert le 8 juin devant un tribunal correctionnel de la banlieue de Conakry, délocalisé dans le quartier administratif de la capitale.
MM. Sylla et Diallo avaient été arrêtés en juillet 2022 et M. Sylla en janvier, après une interdiction des manifestations. Les trois prévenus avaient été remis en liberté le 11 mai.
Tous trois avaient été renvoyés devant le tribunal correctionnel le 7 novembre 2022 pour "participation délictueuse à un attroupement, complicité de destruction d’édifices privés et publics, coups et blessures volontaires".
M. Sylla est coordonnateur national du FNDC et M. Diallo en est le responsable des opérations. M. Barry est secrétaire exécutif du parti UFR, une formation membre du FNDC, qui fait partie des forces vives de Guinée.
Celles-ci exigent aussi l'ouverture d'un dialogue en vue d'un retour rapide des civils à la tête du pays, ainsi que la levée de l'interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022.
La Guinée est dirigée depuis 2021 par une junte qui a pris le pouvoir à la faveur d'un putsch. Les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d'ici à fin 2024, le temps selon eux de mener de profondes réformes.
Plusieurs dirigeants d'opposition ont été arrêtés ou ont fait l'objet de poursuites sous la junte.
source: euronews français
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