L'Inde fait face à une profonde crise politique alors qu'au moins 140 députés de l'opposition ont été exclus du Parlement juste avant un vote crucial sur des lois importantes. L'opposition dénonce ce geste comme un "meurtre de la démocratie". Selon les nationalistes hindous qui exercent désormais un contrôle total sur les deux chambres, ces députés perturbaient les travaux parlementaires en faisant du bruit et en s'opposant aux procédures, informe Rfi.
La crise a éclaté la semaine dernière lorsque deux individus ont pénétré dans le Parlement pour diffuser des gaz colorés inoffensifs. Selon l'enquête, le carton d'invitation d'un député du BJP, le parti du Premier ministre Narendra Modi, aurait été utilisé.
L'opposition demandait des explications au ministre de l'Intérieur concernant cette faille de sécurité. Certains députés ont protesté bruyamment en brandissant des pancartes, ce qui a conduit les présidents de la Chambre haute et basse du Parlement indien à suspendre progressivement plus de 140 députés depuis lundi 18 décembre, soit plus des deux tiers de l'opposition, déjà en minorité.
Une manœuvre pour étouffer toute contestation
L'opposition indienne considère cela comme un prétexte, alors que des lois cruciales sur le budget, les télécommunications et l'administration de la capitale sont désormais adoptées sans possibilité de contestation.
"J'ai été suspendu alors que je ne tenais même pas une pancarte, et je ne suis pas le seul", explique Karti Chidambaram du parti du Congrès. "Le gouvernement élimine toutes les voix de l'opposition au Parlement pour faire adopter ses réformes sans aucune contradiction symbolique. Cela ressemble à la Corée du Nord. Il ne manque plus que les applaudissements synchronisés."
Ce mardi 19 décembre, l'opposition devait se réunir pour préparer la lutte contre Narendra Modi en 2024. Ce rendez-vous prend soudainement une importance cruciale.
baoltimesnews : Moise Fall
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