Le 18 février dernier, l'état-major général des armées du Burkina Faso et le commandant de la Task Force Sabre organisaient une cérémonie officielle de descente de drapeaux. Cet événement marquait la fin officielle des opérations des troupes françaises dans le pays. Coïncidence ou pas, cette séparation intervient trois mois après la fin de l'opération Barkhane au Mali.
L'armée française est accusée de ne pas avoir réussi à endiguer le terrorisme dans ces pays. Mais en y regardant de plus près, un problème beaucoup plus profond est à l'origine de ces ruptures : la croissance exponentielle du sentiment antifrançais. Ce phénomène, qui gagne du terrain sur le continent africain, a conquis de nombreux États de la sous-région ouest-africaine y compris le Sénégal. L'un des symboles de ce désamour au pays de la Teranga est le mouvement "Frapp France Dégage". Lors d'une conférence de presse à la délégation de l'Union européenne, ce mardi 25 avril, Philippe Lalliot, ambassadeur de France au Sénégal, s’est penché sur la question.
"Lorsque je regarde en arrière et essaie de faire un bilan un peu testamentaire de ces quatre dernières années, je trouve que la relation entre la France et le Sénégal se porte bien. Elle est nourrie de nombreux projets et ambitions partagées et de liens ancestraux circulaires. Si vous ajoutez à cela un mouvement comme Frapp France Dégage, ma première réflexion est que cela m'attriste. Cela m'attriste parce que ce n'est pas ainsi que je conçois les relations entre deux grands pays qui se connaissent bien et s'apprécient tant que le Sénégal et la France", pense-t-il.
Il ajoute : "Je n'imagine pas un mouvement qui s'appellerait Frapp Sénégal dégage en France. Cela tomberait sous le coup de la loi et cela serait tellement étranger aux relations que nous entretenons avec la communauté sénégalaise en France, qui est très bien intégrée".
seneweb
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