Dans un geste d'abandon marquant, l'émissaire des Nations unies pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a annoncé sa démission, pointant du doigt l'incapacité de l'ONU à opérer efficacement dans un contexte où les dirigeants libyens favorisent leurs intérêts personnels au détriment de l'intérêt national.
Lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion tendue du Conseil de sécurité, Abdoulaye Bathily a exprimé sa déception face au comportement des responsables libyens, les accusant d'égoïsme et de manque de volonté politique. Son départ intervient après une période de 18 mois à la tête de la Mission des Nations unies en Libye (Minul), où il a tenté de faciliter le processus électoral pour sortir le pays de l'impasse post-révolutionnaire.
Abdoulaye Bathily a souligné les efforts déployés par la Minul sous sa direction, mais a déploré une détérioration de la situation politique ces derniers mois. Il a critiqué l'attitude des dirigeants libyens, décrivant leur détermination égoïste à maintenir le statu quo malgré les aspirations du peuple libyen à un changement positif. Ses tentatives pour répondre aux préoccupations des différentes parties ont été accueillies par une résistance obstinée et des tactiques dilatoires, au détriment de l'intérêt général.
Seidik Abba, président du Centre international d'études et de réflexion sur le Sahel (Cires), analyse que la décision de Bathily découle de son constat que les parties libyennes ne sont pas disposées à trouver une solution durable à la crise politique du pays.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans un chaos politique et sécuritaire, avec deux exécutifs rivaux opérant dans des régions distinctes du pays. Cette fragmentation politique a entravé les efforts de consolidation et de réconciliation nationale, mettant en péril la stabilité et le développement de la Libye.
baoltimesnews : Moise Fall
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