Face à la montée inquiétante de la migration irrégulière, les autorités sénégalaises passent à l’action locale.
Une rencontre s’est tenue ce lundi après-midi à la gouvernance de Diourbel, sous la présidence du gouverneur Ibrahima Fall, pour procéder à l’installation officielle du comité régional et des comités départementaux de lutte contre la migration irrégulière.
Objectif : territorialiser la lutte pour mieux impliquer les populations à la base et enrayer un phénomène qui, depuis 2006, endeuille chaque année des centaines de familles sénégalaises.
Selon Dr Modou Diagne, contrôleur général de police et secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière : « À travers ces comités, l’État veut impliquer directement les communautés dans la prévention. Il faut déconstruire l’idée que l’Europe est un eldorado, et ouvrir les yeux sur les dangers réels. »
Et les chiffres sont glaçants. Entre 2014 et 2024, plus de 71 000 personnes ont disparu dans le monde en tentant de migrer. Parmi elles, plus de 16 000 décès ont été enregistrés en Afrique, et 696 000 départs ont été recensés en Afrique de l’Ouest.
Au Sénégal, selon Dr Modou Diagne, rien qu’en 2024, 105 corps sans vie ont été repêchés à la suite de naufrages de pirogues, sans compter les nombreux disparus en mer.
Pour le secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière, la sensibilisation reste l’arme la plus efficace : « Il faut parler aux jeunes, leur offrir des alternatives, leur montrer que l’espoir peut être ici. »
Dans cette dynamique, l’État multiplie les initiatives : mise en place de centres de formation, projets d’insertion et programmes pour l’employabilité des jeunes, autant de leviers pour freiner l’exode et construire des lendemains durables, ici, à Diourbel et ailleurs.
Un appel est lancé à toutes les forces vives : autorités, religieux, parents, leaders communautaires. Le combat contre la migration irrégulière commence ici, sur le terrain.
baoltimesnews : M. S
