Lors de sa déclaration de politique générale devant les députés, le Premier ministre a exprimé son souhait de voir ratifiée la réforme de 2019 de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), portant sur la réforme du franc CFA et l’instauration de l’ECO, la future monnaie commune de la région ouest-africaine. Cette réforme est vue comme une étape clé vers la création d'une monnaie unique partagée par plusieurs pays d'Afrique de l’Ouest.
Un pas important vers l’ECO
« Monsieur le président de l'Assemblée nationale, faites des recherches pour voir si vous avez dans vos archives la réforme de 2019 de la BCEAO sur le franc CFA. Elle doit être ratifiée, car c’est déjà un pas en avant dans notre volonté d’avoir une monnaie unique, dans un cadre communautaire », a déclaré Ousmane Sonko, insistant sur la nécessité de concrétiser cette avancée.
La réforme proposée par la BCEAO prévoit notamment un changement de nom du franc CFA en ECO une fois que les pays de l'UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) rejoindront la nouvelle zone économique de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest). Cette transition serait la première étape vers l’adoption d’une monnaie unique pour les 15 pays de la CEDEAO, un projet ambitieux visant à renforcer l’intégration économique et monétaire de la région ouest-africaine.
Un cadre de souveraineté renforcée
Le Premier ministre a rappelé que la réforme de 2019 comporte plusieurs mesures importantes. L’une des plus significatives est la fin de la centralisation des réserves de change des pays de l'UEMOA au Trésor français. Il a précisé que cette réforme stipule également la fermeture du compte d’opérations et le transfert des ressources disponibles à la BCEAO. Cette initiative vise à renforcer la souveraineté économique des pays de la région en évitant une dépendance excessive vis-à-vis de la France.
De plus, la réforme prévoit le retrait de tous les représentants français des organes de décision et de gestion de l'UEMOA. Selon Ousmane Sonko, ces mesures constituent des "avancées majeures" qui devraient être pleinement mises en œuvre pour garantir l'autonomie monétaire de la région et faciliter la transition vers l'ECO.
Vers une monnaie commune pour l’Afrique de l’Ouest
Le projet de création de l’ECO a été lancé dans un contexte où la question de l’indépendance économique et monétaire des pays africains occupe une place centrale dans les débats politiques. L'ECO est perçu comme un symbole de la volonté des pays de l’UEMOA de se libérer des contraintes historiques liées au franc CFA, un vestige du colonialisme, et de promouvoir une monnaie qui reflète mieux les réalités économiques actuelles de la région.
Dans ses propos, Ousmane Sonko a souligné que la ratification de cette réforme est une étape cruciale pour garantir la mise en place d'une monnaie régionale forte et cohérente, capable de soutenir le développement économique de l'Afrique de l'Ouest dans un cadre de coopération multinationale.
Une réforme à concrétiser rapidement
"Il s’agit là, à mon avis, de très belles avancées, qui méritent d’être concrétisées", a martelé le Premier ministre, appelant à l’unité et à l’action rapide de l'Assemblée nationale pour ratifier cette réforme et permettre à la région de franchir une nouvelle étape vers l'ECO.
La ratification de cette réforme par l’Assemblée nationale pourrait donc ouvrir la voie à la mise en œuvre de cette nouvelle monnaie régionale et à une nouvelle ère d’intégration économique pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. Reste à savoir si cette volonté politique se traduira par des actions concrètes et si la mise en place de l'ECO pourra se faire dans les délais prévus.
baoltimesnews : Aicha Diop