En Iran, la pression exercée sur les jeunes filles pour se conformer au voile obligatoire a des conséquences tragiques. Une lycéenne de 16 ans s'est suicidée début novembre après des humiliations répétées dans son établissement pour des comportements jugés "inappropriés." Un geste qui s'ajoute à celui d'autres jeunes femmes.
Elle s’appelait Arezou Khavari. La jeune lycéenne de Téhéran a mis fin à ses jours le 3 novembre, en se jetant du toit d’un immeuble de la capitale iranienne. Un geste de désespoir après avoir été brimée par les responsables de son établissement scolaire pour "tenue inappropriée".
Depuis plusieurs jours, la lycéenne de 16 ans faisait l’objet de pression de la part de son école, le lycée Kosar de Shahr-e-Rey situé au sud de Téhéran, confie son père au quotidien Shargh. Il lui avait été reproché notamment de rire trop fort, de danser, d’avoir porté un jean et enlevé brièvement son foulard lors d’une sortie scolaire.
"Apparemment, le directeur de l'école était en colère. Le lendemain, elle est allée à l'école en uniforme, mais le directeur ne l'a pas laissée entrer dans la salle de classe, en guise de punition (…) Lorsqu'ils ont refusé de la laisser entrer en classe, elle a quitté l'école et s'est rendue dans un bâtiment voisin, du toit duquel elle a sauté", raconte le père endeuillé, qui affirme avoir déposé une plainte contre le directeur du lycée. D’après Shargh, les responsables locaux du ministère de l'Éducation ont indiqué dans un communiqué vouloir enquêter sur le suicide de la jeune fille.
De nationalité afghane, Arezou Khavari risquait - si elle était exclue de son lycée - de ne plus pouvoir s’inscrire dans un autre établissement scolaire iranien. Les ressortissants afghans en Iran, y compris les enfants, font l’objet de discriminations fréquentes entravant leur accès à l’éducation, au logement, ou encore aux soins de santé.
France 24
- Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire