Le mot « dialogue » vient du grec ancien - composé du préfixe : « au travers, par, entre », et du radical « parole, raison, verbe » -, c'est-à-dire littéralement désigne un type de communication entre plusieurs personnes ou groupes de personnes.
Le dialogue se distingue de la discussion et du débat : il se réfère à un mode de conversation qui comporte nécessairement raison, discernement, exactitude et sagesse, ainsi qu'une interpénétration d’arguments convergents et convaincants, au fur et à mesure que le dialogue se déploie entre les interlocuteurs.
Les modèles de l'intelligence sociale structurent l'organisation du dialogue au sein d'une communauté.
Le dialogue a toujours été utile même pour les groupes les moins civilisés ou qui ne sont pas suffisamment sociabilisés.
Aucune société, fût-elle moderne, au point d’être dominée par le numérique, ne peut et ne saurait s’en passer.
En effet, une vie de société harmonieuse passe nécessairement par des échanges d’abord : sur comment nous comptons procéder, organiser et réussir notre commun vouloir de vie commune.
Tout dialogue nécessite l'écoute active, l'humilité sincère et le respect mutuel.
Mais de quel dialogue s’agit-il ici ? Dialogue social ou politique ?
L’élaboration de termes de références, à la charge de l’initiateur, ne devrait-elle pas en précéder la tenue ?
Avons-nous réellement besoin de dialoguer entre politiques ?
Ne serait-il pas plus judicieux et plus responsable d’essayer d’appliquer les conclusions des dialogues antérieurs?
C’est quoi le véritable problème, pour que le chef de l’état trouve le besoin de dialoguer ?
Toutes ces questions, pertinentes ou pas, méritent réponses.
Mais nous allons essayer de répondre à celles que l’on considère comme étant centrales.
La résolution de cette équation constituerait, a bien des égards, le salut pour le peuple sénégalais.
Il nous semble que ce dialogue devrait être plutôt un soliloque.
Celui qui le convoque ferait mieux et gagnerait à dialoguer avec sa conscience.
Les priorités du peuple ne seraient-elles pas ailleurs ?
Face à la tension socio politique accentuée par une pauvreté qui prend des proportions, de jour en jour, inquiétantes et un taux de chômage accru, seul le maître d’œuvre de ces discussions dites nationales détient la solution.
Les populations, dans le désarroi, se disent indisposées par un troisième mandat illégal et anticonstitutionnel qui se profile à l'horizon.
Tout est entre ses mains, « wax dëgg », il suffit qu'il dise: " je ne suis pas partant" pour apaiser la tension entretenue depuis fort longtemps et renforcée avec son « ni oui ni non » lors de son discours de fin d’année 2019.
Cette situation floue voire ténébreuse est exacerbée par son interview dans le journal l’Express, lorsqu’il disait: « La question juridique est donc réglée » et
« J’ai donné une opinion qui correspondait à ma conviction du moment ».
Qu’il se rappelle que l'alternative de 2012 est arrivée à terme.
Comme le dit la sagesse wolof: « Na waxtaan ak njegenaayam », c’est-à-dire qu’il dialogue avec sa conscience.
Le président Macky SALL, un ténor de la vie politique sénégalaise, au parcours exceptionnel, puisqu’il a battu le record des nominations et des responsabilités gouvernementales, doit refuser de passer par la petite porte.
S’il s’accroche à une troisième candidature, pour imposer un passage en force c’est parce qu’il n'a pas, véritablement, tiré des leçons de ce que ça a coûté à certains dirigeants ainsi qu’à leur peuple.
Les fâcheuses conséquences, constatées dans le monde en général et particulièrement dans la sous-région africaine n’épargneront guère le prochain dirigeant impavide.
Un dialogue qui a tous les contours d’une ruse et d'une escroquerie politique n’est pas du goût de cette nouvelle race d’acteurs de développement, qui a décidé de faire la politique autrement.
En effet, pour elle, nous devons bannir de la scène politique tout ce qui est fumisterie et manipulation, qui constitueraient un danger pour toute société en marche pour un développement qu'il appelle émergence.
De plus, nous devons dépasser la divergence des intérêts crypto personnels qui habitent toujours les acteurs politiques, au sein des partis et coalitions de partis et, en conséquence, les détournent des priorités de l’heure.
Pour éviter ce détournement et de courir le risque de s’éloigner de leurs missions, ils doivent rester lucides et ne jamais perdre de vue les enjeux qui sont devant eux.
Ce dialogue n’est rien d’autre qu’une tentative d’isolement, de manipulation qui cherche à casser une dynamique de l’adversaire politique, qui est en bonne posture, pour ainsi le museler.
Quand un politicien arrive au pouvoir et se comporte comme une personne insatiable, il se démène comme un diable pour rester aux commandes.
Subséquemment, il conduit son pays à un recul démocratique et une instabilité sociale, par ricochet une régression économique.
Les enjeux électoraux ne devraient pas pousser certains gouvernants à se rabaisser, et à faire passer sous les fourches caudines un homme d'un autre genre décidé à changer la gouvernance au Sénégal. Ces tentatives de déstabilisation, de diabolisation et ces combinaisons, qui foulent au pied la dignité humaine compromettent la stabilité de ce pays. Parlons de ça, plutôt que d'appeler au dialogue faussement. Sans conviction !
Matar SENE Trésorier national de PASTEF et Coordonnateur communal de PASTEF Diourbel
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