Selon le constat quotidien, «the facts finding», et la comparaison d’avec le reste du monde, mais aux regards des attentes des masses, le discours politique africain, expression et reflet du niveau de conscience de nos élites politiques ne convie pas à une résolution de nos problèmes. Le premier président du Sénégal indépendant disait : «l’action pour être féconde doit se nourrir de pensées», mais aussi entre les deux siègent la parole, les propos, les dires, déclarations, promesses, réponses, réactions…Sur ce registre, à la soixantaine de nos indépendances, sommes nous, aujourd’hui, en chemin pour paraphraser ou réactualiser le chercheur français Dumont?
Dans la vie publique et sur le champ politique, le discours fait figure d’un indicateur qu’il importe de décrypter et prendre en compte. Selon la visée et ou la perspective de l’orateur ou de l’écrivain on peut caractériser, cerner le discours : « En rhétorique, le discours est une série de développements oratoires destinés à persuader ou à émouvoir, structurés selon des règles précises. On distingue le genre démonstratif (blâme ou louange), le genre délibératif (conseil ou dissuasion) et le genre judiciaire (défense ou accusation). Du point de vue des circonstances dans lesquelles le discours est prononcé, il peut s’agir d’un sermon, d’un plaidoyer, d’un réquisitoire, d’une commémoration, etc …Traditionnellement, on distingue quatre types de discours : narratif, descriptif, explicatif et argumentatif.» (Wikipedia). Le discours identitaire aussi est une marque du discours : «Le discours est donc un ensemble d’énoncés qui possèdent une valeur pour une communauté donnée, et qui sont associés à une conviction partagée. Exemples : discours communiste, paysan, libéral… » (Blog, Iscomwiz). Pour ce qui est du discours politique, Corinne Gobin dans son article : «Des principales caractéristiques du discours politique contemporain… » (Gobin, Semen, 2011), Gobin décèle une translation du discours politique contemporain vers la technocratie en convoquant différentes disciplines, mais en puisant des exemples dans des textes référents comme ceux de la Commission européenne ; au Sénégal, aujourd’hui, il s’agit du plan Sénégal émergent(PSE). Patrick Charaudeau pour sa part va plus loin, au de là des expertises ou références et se projette dans les faits : «Nous partirons de l’hypothèse que le discours politique n’a pas de sens hors de l’action, et que dans l’action se joue, pour le sujet politique, l’exercice d’un pouvoir»
De l’avis de la plus représentative partie des analystes du champs politique sénégalais voire africain, le discours politique que nous serve nos politiques est déphasé, dépassé en ce sens qu’il ne reflète pas sa raison d’être, au cas où la politique aurait pour but de prendre en main les affaires de la cité en conduisant les masses au progrès : d’où une régulation mais des orientations concluantes sont attendues. En effet, les pouvoirs et autorités se disent blancs comme neige tant qu’ils ont le contrôle des institutions et la carte du parti au pouvoir : ils sont tous irréprochables et prêts à renvoyer la critique ou l’invective. Quand, l’opposition avec en ligne de mire la chaise ’’manitou’’ est plus préoccupée du fichier électoral et d’enfoncer le pouvoir que de contrôler les politiques, pratiques et prestations du pouvoir devant viser la satisfaction des doléances des masses.
Après ce constat, la comparaison avec l’occident, en particulier, la France démontre que nos politiques semblent ‘’prématurés’’. En effet, chez les occidentaux, de part et d’autre, on note un dépassement de cette bousculade pour une chaise, là bas, on se rectifie mutuellement en vue de l’intérêt des collectivités, des particuliers et de la patrie. Et donc, nous autres, on ne peut se permettre de copier tout sauf l’essentiel. Le discours politique, comme nos politiques devraient se ressaisir dans le sens de refléter le vécu du peuple, le contrôle des prestations du pouvoir pour satisfaire les demandes mais la prospection proposition solution aux demandes des citoyens. Cela n’est pas une invite à la monotonie, mais accordons nous sur le fait que les coups d’éclats sans lendemain ne font pas le plat de résistance mais peut être pourraient être des entrées ou desserts.
Ainsi, aujourd’hui, un homme politique digne de ce nom doit être un homme synthèse ayant à sa disposition les lectures, analyses, orientations de tous les spécialistes des différentes disciplines sinon de son parti et ou de la société civile nationale comme internationale. En effet, l’activité politique si elle va avec le militantisme, la conquête de partisans… part avant tout d’une idée, d’une intention de concourir à l’émission d’idées, acte de cogiter selon le terme de l’auteur du discours de la méthode, Descartes. Ainsi, ce politique averti sait répondre à la plupart des interpellations de sa localité et de la nation. Même si, au besoin il recourt à sa base, à la documentation, à la réflexion pour émettre un avis, une position et prétendre participer à l’orientation ou à la direction des affaires publiques locales et étatiques.
Aujourd’hui encore, les courants idéologiques et autres chapelles politiques on droit de citer en occident comme en Afrique, même si beaucoup ont fait sienne la pensée du leader chinois selon laquelle : «peut importe la couleur d’un chat, l’essentiel c’est qu’il puisse attraper un souris». Donc subsiste, un peu partout, des idéologies ou logiques socialistes, libérales, centristes, écologistes… Mais est ce à dire qu’un leader politique est simplement un parolier? Est-ce que nos politiques émargent à Nollywood, à Hollywood ou à Sorano, cherchent-ils seulement l’oscar de Cannes? Quelque part, sous nos tropiques, le gros de la troupe est fait de tireurs embusqués qui sont souvent solitaires dans leurs manifestations et ambitions, si en tout cas on prend en compte le peuple libre constitué ‘’de combattants du quotidien et esprits éclairés’’ qui eux ont trouvé mieux à faire d’où y’en a marre ne fut pas solitaire dans son slogan comme ses manifestations.
Donc et après, à la suite de la philosophe de l’UCAD qui parlait d’une assimilation réciproque des élites, propos en concordance avec celui d’un ancien leader politique qui avançait : «en y allant pour les remettre sur la bonne direction, c’est soi même qui risque d’être détourné, dévié». Ainsi, l’on pourrait se poser les questions à savoir qui roule pourquoi, qu’est ce qui est derrière les dires des uns et des autres? Qu’en est t’il de l’après dires? Mais qui sont au juste ceux qui nous disent? Si on n’est pas un reflet et prétend être un représentant de sa collectivité, on est à juste titre ce que, eux-mêmes, les politiques appellent ‘’parachutés’’ et nous autres ‘’embusqués’’. On ne nous fera pas croire que des élus qui sont presque tous alphabétisés ou se font passer pour des intellectuels (parce que roulant en 4X4 et ayant une garde robe bien garnie) administrent des commune pendant des années, à l’heure de l’économie des savoirs, sans se soucier de l’existence ou de la disponibilité d’une bibliothèque publique sur leur circonscription, à l’heure des livres par terre et de la photocopieuse, est ce que ceux ci savent ce qui se passe : Mentez vous vous-mêmes. Si on était conséquent, sous nos tropiques, une commune rurale ou urbaine qui n’est pas capable d’ouvrir une bibliothèque publique serait dissoute car c’est ça un motif et non le changement de coloration politique d’un élu. Par ailleurs, le plus grand nombre de nos concitoyens se demandent est ce que des élections surtout locales en valent la peine? Tant beaucoup de nos élus locaux confondent affaires locales, donc communes, communautaires, de la communauté et choses privées ou crypto personnelles. Cela pour dire, si cette star de la musique sénégalaise nommait son benjamin qui semble ne pas avoir 10 ans à la tète de son groupe de presse, qui en trouverait à redire ? C’est une affaire privée, et certainement alors, le petit Mandéla fera de la télévision une chaine de dessins animés et ceux qui pensent avoir dépassé ça iront chercher ailleurs, car c’est une affaire privée. Mais pour ce qui est de la plupart de nos collectivités locales, on ne comprend pas. Un autre exemple en Cote d’ivoire, les matchs du championnat diffusé sur Canal montrent souvent un stade vide, qu’est ce que cela veut dire? L’Afrique manque t’elle de consommateurs du foot ball? Les jeunes africains sont ils plus occupés que les vieux européens qui sèchent les messes pour aller suivre un match? pourquoi nos communes ne prennent elles pas leur responsabilité en donnant des laisser-passers aux jeunes, grands supporters pour le nombre de places vacantes, ces jeunes éligibles on peut les trouver dans les écoles de football, à l’école classique pour les motiver. Et donc, le chanteur Ouzin Keita n’a pas tort de dire : «sarakhéléne pain au lait kou khiff lékk» (faites des sacrifices de pain au lait pour que quiconque a faim mange), l’argent pour organiser ces élections locales pourrait aussi servir à distribuer du pain au lait et qui en voudra mangera comme le dit si bien le bonhomme.
En Europe, pendant la révolution industrielle la classe ouvrière souvent marxiste communiste plaidait le grand soir où les prolétaires en finiront avec la bourgeoisie vaniteuse, certains disaient alors que c’est une invite à l’anarchie. On en disconvient pas : tous, tout et partout ne peuvent pas être égaux, mais que le continent noir cesse de tenter le diable. Le fameux régguéman et commentateur des péripéties de la crise ivoirienne, Tiken Jah ne déclarait il pas : « Allez dire aux hommes politiques, on a tout compris…». L’homme politique que l’africain de ce 21éme siècle considère est celui qui écoute, diagnostique ses besoins pour prospecter, proposer de façon participative des solutions à son sort, le reste c’est du décor. Nous, votre serviteur, le 12éme africain, personne ne nous fera penser que les africains, les panafricains authentiques ne sont pas prioritaires sur le continent noir et en sus libre de nouer des partenariats et échanges avec quiconque leur semble présentable. Avec un abruti non édifié nous pourrions faire preuve, momentanément, de pédagogie, mais quand il s’agit de ceux qui se disent ‘’les esprits supérieurs’’ parmi nous et que nous autres contribuables équipons (ils roulent dans des bagnoles que tous leurs collègues occidentaux n’ont pas, sont nourris et blanchis, après que l’Afrique les aie formés). Trêve de fumisterie, que voulez vous de plus pour faire votre travail? Que tout celui qui en disconvient que l’Afrique est la priorité de l’Afrique (en particulier sa jeunesse saine) se signale, qu’on en finisse.
Moussa Kanté, doctorant en Aménagement-DEA science PO, responsable commission scientifique du mouvement des étudiants panafricains de l’université de St louis (MEPUS)
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