Ces attaques, visant notamment des camions transportant des vivres, surviennent après plusieurs mois d’accalmie dans l’immense région de Tillabéri, proche du Mali.
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Au moins onze civils ont été tués dans l’ouest du Niger, samedi 22 septembre, lors de plusieurs attaques de djihadistes présumés survenant après plusieurs mois d’accalmie dans cette région proche du Mali.
« Trois camions ont été interceptés samedi vers 11 heures par des hommes armés et les neuf membres à bord ont été tous assassinés. Deux autres personnes sur une moto ont également été tuées », a affirmé dimanche à l’AFP un responsable municipal de Banibangou, la commune où les attaques ont eu lieu. Les trois camions ont été attaqués sur une route sablonneuse et déserte entre la ville de Banibangou et la localité de Tizigorou, près de la frontière avec le Mali, a expliqué cette source. L’un des camions venait de quitter Banibangou, où il avait livré, la veille, du ciment à des entrepreneurs, a-t-elle précisé.
« Selon les informations à notre disposition, il y a eu onze morts, deux camions brûlés et un autre emporté », a confirmé à l’AFP un député de la région, indiquant que deux des camions étaient chargés de vivres et partaient à Banibangou.
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Ces attaques interviennent après plusieurs mois d’accalmie dans la zone de Banibangou, où des jihadistes présumés avaient multiplié depuis 2021 les assauts particulièrement sanglants contre des civils dans leurs villages et dans leurs champs.
En février, 18 personnes avaient été tuées dans l’attaque d’un camion par des hommes armés à moto dans le département de Banibangou. Le 2 novembre 2021, au moins 69 membres d’un comité de vigilance (milice d’autodéfense), emmenés par le maire de Banibangou, avaient été massacrés par des hommes armés, selon les autorités. En octobre 2021, des assaillants venus à moto au moment de la prière du soir avaient tué dix personnes dans une mosquée près de Tizigorou. Et le 15 mars 2021, 66 personnes avaient été massacrées dans des attaques contre des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Banibangou.
L’appui de 250 soldats français
L’immense et instable région de Tillabéri, d’une superficie de 100 000 km2, se situe dans la zone dite « des trois frontières », aux confins du Burkina Faso et du Mali. Elle est le théâtre depuis 2017 d’actions sanglantes de djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI). Les autorités nigériennes y ont lancé de vastes opérations à proximité de la frontière avec le Mali, avec l’appui récent, dans le cadre d’un « partenariat de combat », de 250 soldats français.
Le Niger est confronté à la violence terroriste sur plusieurs pans de son territoire. Dans le sud-est, près du Nigeria et du lac Tchad, les djihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente, l’Iswap (Etat islamique en Afrique de l’Ouest), commettent régulièrement des attaques contre des civils et des rapts contre rançons. La région de Diffa, frontalière du Nigeria et du Tchad, abrite 300 000 réfugiés nigérians et déplacés internes chassés par les exactions de Boko Haram et de l’Iswap, selon l’ONU.
Enfin, la zone frontalière entre le nord du Bénin et le sud du Niger, jusqu’ici épargnée, est confrontée depuis quelques mois également à la menace djihadiste. En septembre, des hommes armés ont attaqué un poste de douane côté béninois, faisant deux morts.
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