La Centrafrique est devenue mercredi le premier pays africain à faire du bitcoin une monnaie officielle, aux côtés du franc CFA. Les banques centrales occidentales s'inquiètent notamment de la possible utilisation des cryptomonnaies pour contourner les sanctions imposées à la Russie.
Le bitcoin devient monnaie officielle de la Centrafrique, au côté du franc CFA. Le pays a légalisé l'usage des cryptomonnaies, a annoncé mercredi 27 avril la présidence centrafricaine, assurant qu'il s'agit du premier pays à le faire en Afrique.
L'Assemblée nationale a voté "à l'unanimité" des députés présents la loi "régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine" et le président Faustin-Archange Touadéra l'a promulguée, assure dans un communiqué le ministre d'État et directeur de cabinet de la présidence, Obed Namsio.
Le 7 septembre 2021, le Salvador avait été le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale et le Fonds monétaire international (FMI) avait immédiatement dénoncé une décision dangereuse pour la "stabilité financière, l'intégrité financière et la protection des consommateurs".
"Cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde", estime au contraire la présidence de la Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013.
Hormis la Centrafrique et le Salvador, d'autres pays envisagent d'utiliser le bitcoin comme monnaie légale, certains ayant enclenché des processus législatifs dans ce sens, selon le site spécialisé CoinMarketCap.
Inquiétude des banques centrales
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"La loi a été votée par acclamation" en Centrafrique, mais certains membres de l'opposition souhaitent l'attaquer devant la Cour constitutionnelle, a annoncé Martin Ziguélé, ancien Premier ministre aujourd'hui député de l'opposition.
"Cette loi est une manière de sortir du franc CFA par un moyen qui vide de sa substance la monnaie commune (...), ce n'est pas une priorité pour le pays, cette démarche interroge : à qui profite le crime ?", a-t-il poursuivi.
Les banques centrales occidentales s'inquiètent notamment de la possible utilisation des cryptomonnaies pour contourner les sanctions imposées à la Russie. Aussi, les appels à une régulation internationale des bitcoins se multiplient aux États-Unis et en Europe.
Présents en Centrafrique depuis 2018, des paramilitaires russes sont venus en renfort aux côtés des soldats centrafricains fin 2020 pour soutenir le pouvoir du président Touadéra et repousser des offensives rebelles.
Avec AFP
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