L'État américain de l'Alabama a créé l'histoire jeudi en exécutant un condamné à mort par inhalation d'azote, une méthode sans précédent dans le monde, suscitant des réactions critiques de l'ONU qui a préalablement qualifié cette pratique de "torture".
Kenneth Eugene Smith, condamné en 1996 pour le meurtre d'une femme commandité par son mari, a été exécuté au pénitencier d'Atmore à 20H25 locales (02H25 GMT vendredi), marquant une première mondiale dans les méthodes d'exécution.
La décision d'utiliser l'inhalation d'azote, qui provoque la mort par hypoxie (raréfaction d'oxygène), a été fortement critiquée par l'ONU, qui l'a qualifiée de "torture". Cependant, le procureur général de l'Alabama, Steve Marshall, a déclaré que l'État avait "accompli quelque chose d'historique" en appliquant cette méthode.
Le condamné, âgé de 58 ans, a été déclaré mort 29 minutes après le début de l'exécution, malgré des moments de "torsion et de débattement" signalés par des témoins. Ses derniers mots ont été enregistrés comme un commentaire critique sur l'Alabama, déclarant que "ce soir, l'Alabama a fait faire un pas en arrière à l'humanité".
Cette exécution par inhalation d'azote est la première aux États-Unis depuis plus de 40 ans, marquant un tournant significatif dans les méthodes d'application de la peine de mort dans le pays.
L'ONU, à travers son Haut-Commissariat aux droits de l'Homme, avait exprimé son inquiétude avant l'exécution, soulignant que l'utilisation d'une méthode "inédite et non testée" pourrait constituer une violation du droit international.
Kenneth Eugene Smith avait été reconnu coupable du meurtre d'Elizabeth Dorlene Sennett en 1988. Malgré les contestations et les appels, toutes les procédures légales ont été épuisées, et la Cour suprême des États-Unis n'a pas donné suite à un ultime recours.
L'utilisation de l'inhalation d'azote comme méthode d'exécution soulève des questions éthiques et juridiques, avec des critiques soulignant le caractère "complètement expérimental" de cette approche. La décision de l'Alabama d'adopter cette méthode inédite s'inscrit dans un contexte plus large de débats sur la peine de mort aux États-Unis, où certains États ont aboli cette pratique et d'autres observent des moratoires.
baoltimesnews : Moise Fall
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