À la surprise générale, Albert Ondo Ossa a été désigné par la principale plateforme d'opposition comme candidat "consensuel" face au président sortant Ali Bongo Ondimba pour l'élection présidentielle gabonaise du 26 août prochain.
L'adversaire d'Ali Bongo Ondimba est désigné. Une plateforme fédérant les principaux partis d'opposition au Gabon a annoncé, vendredi 18 août, à la surprise générale la désignation d'Albert Ondo Ossa comme candidat "consensuel" face au président sortant à l'élection présidentielle du 26 août.
Comme en 2016 autour de Jean Ping, défait in extremis lors d'un scrutin présidentiel contesté face à Ali Bongo, les principaux ténors de l'opposition ont encore opté, sept ans plus tard, pour l'union, eux qui avançaient jusqu'à présent en ordre dispersé.
Six candidats avaient rejoint Alternance 2023, une plateforme qui s'était donnée l'objectif de désigner un candidat commun, afin notamment d'éviter la dispersion des suffrages dans une élection où s'affrontent 18 prétendants.
Albert Ondo Ossa, 69 ans, ancien ministre de l'Éducation et de l'enseignement supérieur d'Omar Bongo Ondimba, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant plus de 41 ans, a été désigné par Alternance 2023 après d'intenses tractations jeudi et vendredi.
"Je suis particulièrement ému et je voudrais remercier tous les présidents de partis", a-t-il déclaré, entouré des six autres candidats, avant d'appeler à la mobilisation de "tous ceux qui ont souffert de ce système", à huit jours du scrutin.
Les discussions se sont tenues dans les locaux du parti Réagir, voisin de l'ancien QG de Jean Ping, qui avait été pris d'assaut par les forces de sécurité après des violences post-électorales déclenchées par l'annonce de la réélection d'Ali Bongo le 31 août 2016.
Cette année, les six candidats membres de la coalition se sont tous engagés à retirer leur candidature au profit du candidat consensuel, a assuré à l'AFP François Ndong Obiang.
Bulletin unique
Loin d'être favori, Albert Ondo Ossa était notamment opposé à trois ex-ministres : Alexandre Barro Chambrier, du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), Paulette Missambo, de l'Union nationale (UN), et ex-membre du tout puissant Parti démocratique gabonais (PDG), et Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre d'Ali Bongo.
Mais si l'union fut tardive, l'opposition avait récemment critiqué d'une même voix l'instauration d'un "bulletin unique" pour les scrutins présidentiel et législatif par décret début août.
Cette nouveauté permet de "lier le destin du président et du député" dans le cadre de ces deux scrutins uninominaux qui se dérouleront simultanément le 26 août, détaille le Centre gabonais des élections (CGE).
Avec le bulletin unique, les électeurs voteront une seule fois pour ces deux scrutins, et obligatoirement en faveur d'un candidat à l'élection présidentielle et d'un candidat à l'élection législative issus du même parti, précise le CGE.
Concrètement, "qui veut voter pour un député PDG à l'élection législative vote systématiquement pour Ali Bongo Ondimba", candidat du parti au pouvoir à l'élection présidentielle, indique l'institution, interrogée par l'AFP.
Des recours de l'opposition et de la société civile devant la Cour constitutionnelle, dénonçant une violation de la "séparation des pouvoirs", ont été rejetés lundi 14 août.
"L'adoption d'un bulletin unique viole la liberté de choix de nombreux électeurs", a dénoncé François Ndong Obiang vendredi, soulignant la volonté de la plateforme de "prioriser l'élection présidentielle" pour "déjouer le piège tendu par le pouvoir en place".
Ali Bongo, 64 ans, a été élu pour la première fois en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, puis réélu de justesse en 2016.
S'il était élu pour un troisième mandat, il pourrait atteindre les 19 ans à la tête de ce petit État pétrolier d'Afrique centrale.
Avec AFP
France 24
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