Mamoutou Touré, dit « Bavieux », a été placé en détention le 9 août à Bamako. Il est soupçonné de faits de corruption.
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La justice malienne a procédé mercredi 9 août à l’inculpation et au placement en détention de plusieurs personnalités, dont Mamoutou Touré, dit « Bavieux », (66 ans), le président de la Fédération malienne de football (Fémafoot) depuis le mois d’août 2019. Issiaka Sidibé, ancien président de l’Assemblée nationale (de janvier 2014 à mai 2020) et qui dirigea également l’AS Real Bamako, l’un des meilleurs clubs du pays, Modibo Sidibé, le secrétaire général de l’Assemblée nationale et du Conseil national de transition (CNT), Demba Traoré, Anfa Kalfa, respectivement ancien comptable et contrôleur financier de l’institution parlementaire, ont connu le même sort.
Les cinq hommes avaient été convoqués par un juge d’instruction du cabinet numéro 9 au pôle économique et financier du tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako. Après les avoir interrogés, le magistrat leur a signifié leur inculpation « pour atteinte aux biens publics ainsi que pour faux et usages de faux et complicité », et leur placement immédiat en détention provisoire à la maison centrale d’arrêt de la capitale malienne. « Ce n’est pas la première fois qu’ils étaient convoqués, puisqu’une enquête était en cours », précise une source proche de l’enquête.
Près de 26 millions d’euros de détournements présumés
Les faits qui leur sont reprochés portent sur la période 2013-2019, et sont donc antérieurs à l’accession à la présidence de la Fémafoot de Mamoutou Touré. En effet, celui-ci a occupé pendant plusieurs années le poste de directeur administratif et financier de l’Assemblée nationale. Le montant des détournements présumés atteindrait, selon plusieurs sources ayant requis l’anonymat, près de 17 milliards de francs CFA (près de 26 millions d’euros), « pour des indemnités irrégulières et autres dépenses. C’est la somme qui circule dans les milieux proches de l’enquête », explique l’une d’elles, en ajoutant que les cinq inculpés appartenaient au Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui fut chef de l’Etat de septembre 2013 à août 2020.
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Le placement en détention de « Bavieux » intervient à trois semaines de l’élection à la présidence de la Fémafoot, prévue le 29 août, et pour laquelle le président sortant est l’unique candidat, après que plusieurs autres listes ont été invalidées par la commission électorale. Dans un communiqué publié jeudi 10 août, la Fémafoot a déploré que cette arrestation « fasse suite à des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux depuis plus d’un mois, et alimentées par les opposants de Monsieur Touré. »
Elle a rappelé également son attachement « à la présomption d’innocence » qui doit bénéficier en tout temps et à toute personne accusée, et dans le cas présent à Monsieur Mamoutou Touré. « Au Mali, la détention provisoire peut durer longtemps. Il y a des cas de personnes soupçonnées de corruption et qui croupissent en prison depuis deux ou trois ans dans l’attente de leur procès », rapporte un journaliste malien.
Cette affaire intervient alors que la sélection A du Mali a obtenu sa qualification pour la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des nations (du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire), alors que celle des moins de 23 ans participera au tournoi de football des Jeux olympiques de Paris (du 26 juillet au 11 août 2024).
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