De violents orages ont traversé la France samedi, faisant une victime à Rouen. Plus de 15 000 foyers étaient encore privés d'électricité dimanche matin. Au total, les 2 400 sapeurs-pompiers mobilisés ont réalisé 3 500 interventions et 50 000 impacts d'éclair ont été recensés.
Les violents orages qui ont traversé la France samedi 4 juin ont fait un mort à Rouen et quinze blessés dans l'ensemble du pays, dont deux graves. Plus de 15 000 foyers étaient encore privés d'électricité dimanche matin.
"Il y a eu 15 blessés dont deux graves et une personne décédée à Rouen", a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en dressant le bilan de ce phénomène météorologique inhabituel, qui a provoqué de nombreuses perturbations dans les transports et d'importants dégâts agricoles.
Des rues transformées en torrents
La personne décédée est une femme "emportée par une coulée de boue" et noyée après avoir été coincée sous une voiture à Rouen, où certaines rues se sont transformées en véritables torrents.
Parmi les deux blessés graves figure une jeune fille de 13 ans qui se trouve "dans un état critique", a détaillé Gérald Darmanin devant la presse.
Au total, les 2 400 sapeurs-pompiers engagés ont réalisé 3 500 interventions et 50 000 impacts d'éclair ont été recensés, a ajouté le ministre, soulignant qu'il s'agissait de "la première fois depuis vingt ans" qu'une partie aussi vaste du territoire était traversée simultanément par des orages, avec 65 départements touchés.
Météo-France a levé dimanche matin la vigilance orange "orages" pour les 25 départements qui restaient concernés, principalement situés dans le quart nord-est de la France.
Des grêlons dans les Landes et le Gers
Parmi les dégâts causés, Gérald Darmanin a évoqué des "ouvrages d'art", notamment des ponts "emportés" en Mayenne, et également des cultures viticoles, en particulier dans les Landes et le Gers.
Dans ces deux départements, des grêlons de plusieurs centimètres sont tombés sur une partie du vignoble d'Armagnac, ont indiqué à l'AFP des viticulteurs et responsables locaux.
"Ce couloir de grêle a suivi toute la frontière lando-gersoise et on estime de 4 à 5 000 le nombre d'hectares de vignes touchés et à plusieurs dizaines de milliers d'hectares les cultures impactées dans le Gers", a estimé le président de la chambre d'agriculture départementale, Bernard Malabirade.
"À Montréal-du-Gers, on a eu des grêlons plus gros qu'une balle de golf !", selon le directeur de l'interprofession de l'Armagnac, Olivier Goujon.
Au Frêche (Landes), la viticultrice Nelly Lacave a retrouvé ses 8,5 hectares de vignes "hachés". "Dans les vignes, il n'y a plus rien, le toit de notre bâtiment agricole est un gruyère géant, et dans la maison, des vitres ont pété. Mon père qui a bientôt 70 ans n'a jamais vu ça", a-t-elle confié à l'AFP.
Non loin de là, à Labastide-d'Armagnac (Landes), le maire Alain Gaube pense avoir "perdu entre 70 et 90 % de (s)es vignes". "Par terre, il y a une grande partie des feuilles et des raisins. Les raisins qu'il reste (sur la vigne) sont déjà marron, ils sont morts", déplore-t-il.
L'état de catastrophe naturelle sera décrété
La Première ministre Élisabeth Borne a promis samedi soir que le gouvernement serait "là pour les territoires touchés". Dimanche, Gérald Darmanin a également annoncé qu'il proposerait "en fin de semaine" de décréter "l'état de catastrophe naturelle" afin de "permettre aux personnes de déclencher leurs assurances".
De fait, les éclairs ont illuminé le ciel aussi bien en Bretagne qu'en Centre-Val de Loire, Normandie ou Île-de-France. Des photographes amateurs ont posté sur les réseaux sociaux des images du sommet de la Tour Eiffel frappée par la foudre.
À Vincennes, à l'est de Paris, le festival de musique We Love Green a dû s'interrompre car "les conditions ne sont agréables ni pour le public ni pour les artistes", a annoncé sur scène une personne de l'organisation, selon une journaliste de l'AFP.
Au Domaine national de Chambord (Loir-et-Cher), 30 000 scouts unitaires de France réunis à l'occasion du week-end de la Pentecôte ont dû être mis à l'abri, dont un tiers à l'intérieur du château lui-même.
"L'orage est passé vers 16 h 30. Ça a duré quelques minutes mais c'était relativement fort et un coup de vent a fait tomber les tentes des louveteaux", a expliqué à l'AFP Damien Tardy, chargé des relations presse du mouvement.
"Dix mille jeunes, âgés de 8 à 12 ans, ont été mis à l'abri dans le château en coopération avec la préfecture", les plus âgés "dans une plaine en pente", selon lui.
Loin de cette supercellule orageuse, la Corse a elle vu le mercure s'envoler : un record de chaleur pour un mois de juin a été enregistré au cap Corse, dans le nord de l'île, avec 37,4 degrés, selon Météo-France.
Avec AFP
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