Une enquête menée par une équipe française cet été met en lumière des disparités significatives dans les soins d'urgence, dévoilant l'impact du sexisme et du racisme dans le diagnostic des professionnels de la santé en France, en Belgique, en Suisse et à Monaco. Les résultats révèlent une réalité préoccupante : les patientes noires sont moins prises au sérieux et moins susceptibles de recevoir un traitement d'urgence à l'hôpital, a -t-on appris sur France 24. .8/*/8*
Le professeur Xavier Bobbia, chef du service des urgences du CHU de Montpellier et coordinateur de cette étude, exprime son étonnement face à l'ampleur de ces disparités. Publiée en décembre dans le European Journal of Emergency Medicine, l'enquête s'est appuyée sur les réponses de quelque 1 500 professionnels de la santé (médecins et infirmiers) répartis dans 159 villes, confrontés à des scénarios cliniques identiques.
L'expérience a utilisé une intelligence artificielle pour créer huit profils différents, représentant divers sexes et apparences ethniques, tous âgés de 50 ans. Les participants devaient évaluer la gravité des symptômes, en l'occurrence une douleur thoracique indiquant potentiellement un infarctus. Le cadre législatif français interdisant les statistiques ethniques, cette approche a été rendue possible par l'utilisation d'images générées par l'intelligence artificielle, évitant ainsi l'étiquetage de patients réels.
Les résultats révèlent des disparités significatives, montrant que les hommes sont pris plus au sérieux que les femmes, avec un taux de 62 % contre 49 %. De plus, les patients noirs voient la gravité de leur cas moins souvent évaluée en urgence vitale que les patients blancs, respectivement à 47 % et 58 %.
En analysant davantage les données, une différence marquée apparaît : 63 % des hommes blancs sont considérés en urgence vitale, comparés à seulement 42 % des femmes noires présentant les mêmes symptômes. Ces résultats soulignent une réalité inquiétante de "clichés inconscients" conduisant à une réflexion médicale sexiste et raciste, selon le Pr Bobbia, qui qualifie ces écarts de "variation énorme". Ces conclusions appellent à une prise de conscience et à des actions concrètes pour éliminer ces inégalités intolérables dans les soins d'urgence.
baoltimesnews : Moise Fall
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