On en sait un peu plus sur l’affaire de trafic présumé de passeports diplomatiques ébruitée en début de semaine par nos confrères du journal L’Observateur. Après l’arrestation des deux agents du ministère des Affaires étrangères et de trois autres membres de la bande présentés comme des courtiers, la Division des investigations criminelles (DIC) est sur une piste qui mène directement à la présidence de la République. Pire, le présumé cerveau de cette bande serait un gendarme ayant ses bureaux au palais de la République.
Informé, le chef de l’Etat aurait donné des instructions fermes pour que toute la lumière soit faite dans ce nième scandale lié à la délivrance des passeports diplomatiques.
Pour accomplir leurs forfaits, les trafiquants avaient mis en place un mode opératoire assez sophistiqué pour tromper la vigilance de la plus haute autorité. Après avoir démarché des clients, des courtiers prenaient leurs commissions et remettaient la cagnotte au présumé cerveau de la bande. Ce dernier, fort de son statut de gendarme travaillant au palais de la République, utilise les noms et signatures de hautes personnalités de l’Etat-politiques, religieux ou diplomatiques- pour introduire des demandes de passeports diplomatiques, pour le compte du client souvent présenté comme son proche, avec un motif de nature à emporter la compassion du chef de l’Etat. Une fois le sésame accordé, le dossier est transmis au ministère des Affaires étrangères pour les besoins de la confection du passeport, qui sera remis directement au client.
Il convient de souligner que, dans cette affaire, ce sont les services même de la Présidence qui avaient saisi la Division des investigations criminelles, pour diligenter une enquête. Le Palais avait mis à la disposition des limiers tous les dossiers relatifs aux demandes suspectes, pour leur permettre de mener à bien les investigations. L’enquête a ainsi permis de déterminer que la bande a eu à diligenter une vingtaine de passeports diplomatiques, moyennant des sommes variant entre 5 et 6 millions de FCFA. Cinq (5) membres du gang ont été arrêtés, dont deux (2) agents de l’administration.
Le troisième, informent nos sources, a déjà été identifié et ne tardera pas à être présenté aux autorités judiciaires. Il s’agirait du gendarme qui faisait les lettres, qui récupérait les butins et se chargeait de suivre les dossiers. Pour se couvrir, il avait pris la précaution de ne pas donner à ses présumés complices ses véritables noms et prénoms. Mais grâce à la collaboration du Palais et de ses présumés acolytes, les limiers de la DIC ont permis de le démasquer
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