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Des trains en grève, des magasins portes closes, des embouteillages sur des centaines de kilomètres et des manifestations dans la capitale : le souvenir de ce mois de décembre 2019 et de ce Noël gâché pour des milliers de familles suffit à glacer les sangs d’Elisabeth Borne. Il y a trois ans, la réforme des retraites enflammait les rues, quand Edouard Philippe, son prédécesseur, restait droit dans ses bottes. Le juppéiste serait-il un antimodèle pour celle qui fit ses classes politiques avec Lionel Jospin ? Le premier a échoué à faire travailler les Français jusqu’à 64 ans, la seconde veut aller « au bout du bout » du dialogue, dit son entourage.
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Alors que les frimas de l’hiver s’étendent sur le pays, la locataire de Matignon joue la montre pour, espère-t-elle, faire passer la réforme maudite d’Emmanuel Macron sans déclencher une tempête sociale. Un œil jeté outre-Manche, où le Royaume-Uni est embourbé dans les grèves monstres, suffit à la convaincre du climat explosif qui règne en Europe. Dimanche 11 décembre au soir, après trois jours d’intenses discussions avec le président de la République, Elisabeth Borne a obtenu du chef de l’Etat « quelques petites semaines » de sursis, décalant la présentation de la réforme au 10 janvier 2023, et non plus au jeudi 15 décembre, comme initialement prévu. Une faveur arrachée à une condition : que ce report ne décale pas la mise en œuvre de la future loi, souhaitée pour l’été 2023, après un passage en conseil des ministres le 23 janvier.
Il y a encore des coins inexplorés, a plaidé la première ministre, reprenant le dossier des mains du ministre du travail, Olivier Dussopt. Au sommet du gouvernement, on sait fort bien qu’il n’y aura « jamais de deal » avec la CFDT de Laurent Berger. Mais l’espoir est permis d’un « pacte de non-agression », en contrepartie d’accords sur la pénibilité et les carrières longues. Une discussion que l’Elysée dit « en bonne voie », derrière les portes closes.
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