Neuf personnes, dont huit enfants, ont été tuées au cours de l’attaque d’un village par des hommes armés dans la province de l’Ituri en proie aux violences communautaires, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi de sources locales. Cette attaque a visé le village d’Azimini, lundi vers 17h00. « Ce mardi matin, nous avons retrouvé neuf corps de civils, dont huit enfants et une vieille femme », a déclaré Jérémie Upio Ndjaba, président de la société civile de la chefferie de Walendu Watsi. Et d’ajouter qu’il y a « trois blessés graves et deux disparus ».
« Les auteurs de ce massacre sont bien identifiés », explique-t-il. « C’est le groupe d’autodéfense Zaïre: ils ont découpé les victimes à l’arme blanche, une vieille dame a été tuée par balle et ils ont incendié plus de 100 maisons et volé des chèvres. »
Le président de la société civile précise qu’il n’y a pas eu d’intervention de l’armée et que les auteurs ont pu « opérer calmement ».
Les corps ont été ramenés à Katanga-centre pour être enterrés, à 9 km du lieu de l’attaque.
L’administrateur du territoire de Mahagi, le colonel Jacques Disanoa Lalua, affirme que « les forces de sécurité sont à pied d’oeuvre ». Il confirme le bilan et accuse également le groupe « Zaïre » d’être responsable de cette attaque.
Ce groupe armé prétend défendre la population Hema, face aux attaques des hommes armés de la tribu Lendu, regroupés dans un ensemble de milices sous l’appellation Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), qui eux-mêmes prétendent se défendre contre des attaques des Hema et des FARDC (forces armés de la RDC).
Selon M. Upio Ndjaba, ce serait la deuxième attaque des Zaïre en l’espace d’une semaine.
Selon les témoignages recueillis par l’AFP auprès des habitants, au téléphone depuis Bunia la capitale provinciale, les victimes sont des membres de la communauté Lendu du territoire de Mahagi (subdivision administrative de la province de l’Ituri).
Cette tuerie est vue comme un acte de représailles à une précédente attaque, attribuée aux miliciens de la Codeco contre le village de Anghal 2, et habité par les membres des communautés Hema et Alur, et qui aurait fait deux morts. Vendredi, une attaque attribuée au Zaïre avait fait 12 morts à Aleza, un village Lendu.
Secouée par des conflits inter-communautaires, la région aurifère d’Ituri a renoué avec les violences depuis fin-2017 et l’avènement de la milice Codeco.
Les Codeco étaient représentés à la récente session de pourparlers de paix organisée à Nairobi avec plusieurs dizaines de groupes armés opérant dans l’est de la RDC. Les représentants du groupe armé Zaïre avaient décliné l’invitation.
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