La Guardia Civil espagnole a posté la photo d’un bébé sorti de l’eau par un sauveteur en mer Méditerranée, mercredi 19 mai. Un cliché qui a beaucoup ému alors que l’enclave de Ceuta fait face à un afflux sans précédent de migrants.
Selon les médias espagnols, il n’aurait que deux mois. La photo de ce nourrisson sauvé des eaux par un plongeur de la Guardia Civil, la gendarmerie espagnole, est à l’image du drame qui se joue depuis quelques jours dans l’enclave de Ceuta, au Maroc. Depuis lundi 17 mai, 8000 réfugiés ont tenté de franchir illégalement la frontière.
L’image du bébé, désormais sain et sauf, a immédiatement ému le monde entier. "Il était gelé, froid, il ne faisait pas de geste", confie le sauveteur dans le journal espagnol El Pais qui ne savait pas "si le bébé était mort ou vivant". "Notre travail habituel consiste à récupérer des corps morts dans les eaux (…) Mais cette fois, nous avons dû secourir des personnes vivantes, de tous âges, dans toutes les conditions, et faire le tri entre ceux qui avaient le plus besoin de notre aide", a-t-il raconté.
Crise migratoire sur fond de tensions diplomatiques
La vague migratoire à laquelle ont dû faire face les autorités espagnoles est d’une ampleur inédite. Sa raison : une crise diplomatique entre Madrid et Rabat. Au mois d’avril, le chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ennemi juré du Maroc, est arrivé en Espagne pour s’y faire soigner, ce qui a provoqué la colère du Maroc. L’Espagne accuse donc son voisin de relâcher à dessein les contrôles à sa frontière, laissant des milliers de migrants traverser illégalement la frontière commune par la mer. Selon la préfecture de Ceuta, 5600 migrants ont déjà été expulsés vers le Maroc, sans qu’aucune "nouvelle entrée" n’ait été comptabilisée mercredi 19 mai.
Ceuta est une enclave espagnole au cœur du Maroc et représente donc la seule frontière terrestre, avec Melilla, entre l’Union européenne et l'Afrique. L’UE a donc fustigé les agissements de Rabat, sans la nommer directement : "Personne ne peut intimider ou faire chanter l'Union européenne (...) sur le thème migratoire", a lancé Margaritis Schinas, le vice-président de la Commission européenne. "Ceuta, c'est l'Europe, cette frontière est une frontière européenne et ce qui se passe là-bas n'est pas le problème de Madrid, c'est le problème de tous" les Européens, a-t-il ajouté
LCI
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