Dans le nord du Mali, des combats violents opposent depuis le début du mois les deux mouvements jihadistes rivaux du Sahel. D’une part, le Jnim (le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda au Maghreb islamique et d'autre part, l’EIGS, la branche locale du groupe État islamique.
Les combats se concentrent dans la zone dite des « trois frontières » (Mali-Burkina-Niger) et plus précisément dans la région de Gao, autour de la commune de Tessit. Dans un premier temps, c’est le Jnim qui a pris le dessus, grâce à de nombreux renforts venus du centre du Mali et du Burkina Faso.
Mais depuis lundi, les combattants de l’EIGS, pour la plupart basés au Niger et au Burkina, font un retour en force dans la zone de Tessit, qu’ils contrôlaient depuis plusieurs mois. Les combats, qui ont déjà fait des morts dans les deux camps, mais aussi parmi les civils, ne sont donc pas terminés. Aucun bilan fiable n’a pu être recoupé.
De nombreuses sources sécuritaires, nationales et internationales, des habitants de ces zones et des organisations de la société civile confirment que les habitants de plusieurs villages tels que Tadjalalt, Tinagghy, Bakal ou encore Kaygouroutan ont été forcés au départ.
Fuite de la population
Le Jnim et l’EIGS ont exécuté des civils accusés de collaborer avec le groupe rival. Au moins huit personnes ont été tuées, sans doute davantage, selon certaines sources.
Ils ont aussi posé des ultimatums aux habitants, sommés de partir dans les 24 ou dans les 72 heures sous peine d’être considérés comme des combattants ennemis. Dans certaines localités, habitations, école, centre de santé et château d’eau ont été détruits. On rapporte aussi des pillages.
Plus de 160 familles, selon le décompte de plusieurs ONG locales, ont donc récemment pris la route d’Ansongo, de Gao, ou du Niger voisin pour se mettre à l’abri tandis que ceux qui n’ont pas trouvé les moyens de s’enfuir craignent pour leur vie.
RFI
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