Dans un geste significatif en faveur de la réconciliation nationale, le président Alassane Ouattara a annoncé ce jeudi 22 février la grâce de 51 personnalités, dont le général Bruno Dogbo Blé, précédemment condamnées pour des crimes de sang lors des crises tumultueuses ayant secoué la Côte d'Ivoire. Cette décision intervient dans un contexte marqué par l'unité nationale, suite à la victoire de l'équipe ivoirienne de football à la 34e Coupe d’Afrique des Nations, a -t-on appris sur Rfi.
L'annonce a été faite lors d'une déclaration solennelle après une réunion du Conseil national de sécurité, dirigée par Fidèle Sarassoro, le secrétaire exécutif du Conseil. Le président Ouattara a souligné son engagement en faveur de la consolidation de la paix dans le pays en accordant cette grâce présidentielle à des personnalités civiles et militaires condamnées pour des infractions commises durant les crises post-électorales ainsi que pour atteinte à la sûreté de l'État. Parmi les bénéficiaires figurent également des noms tels que M. Gnatoa Katet Paulin, M. Katé Kouamé Jean-Baptiste et M. Kamagaté Souleymane.
En outre, six autres personnalités sont susceptibles de bénéficier d'une remise en liberté provisoire.
Le secrétaire exécutif du CNS a également annoncé la mise en place prochaine d'un mémorial en hommage aux événements tragiques survenus dans le pays pendant les crises. Cette annonce intervient après une réunion du Premier ministre avec des associations de victimes, lors de laquelle il a exprimé sa compassion et appelé au pardon.
Cependant, certaines voix, telles que le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH), continuent de demander des réparations pour les victimes des conflits passés. Le président du MIDH, Bamba Drissa, souligne l'importance de reconnaître les souffrances endurées par ces victimes, malgré les mesures prises en faveur de la réconciliation nationale.
Cette grâce présidentielle s'inscrit également comme un geste de décrispation envers l'opposition politique, notamment envers des figures comme Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, dont certains partisans ont été bénéficiaires de cette mesure. Cela ouvre la voie à un dialogue politique renouvelé, crucial en vue des échéances électorales de 2025.
Cependant, plusieurs questions demeurent en suspens, notamment la réintégration de Laurent Gbagbo sur la liste électorale, le statut de Guillaume Soro en exil, ainsi que des préoccupations plus larges telles que la réforme de la liste électorale, soulevée par l'opposition lors des élections municipales précédentes.
baoltimesnews : Moise Fall
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