L’Allemagne appelle la Russie à une prise en charge médicale de Navalny
La Russie doit assurer une prise en charge médicale "immédiate" de l'opposant Alexeï Navalny, emprisonné depuis deux ans et dont l'état de santé s'est dégradé, a estimé vendredi le gouvernement allemand. "Nous avons accueilli avec une grande inquiétude les informations concernant l'état de santé critique d'Alexeï Navalny", a déclaré au cours d'un point-presse régulier une porte-parole du gouvernement allemand, Christiane Hoffmann.
Elle a appelé Moscou à une prise en charge médicale "immédiate" de l'opposant, visé en 2020 par un empoisonnement imputé aux services de sécurité russes. "Ce qui arrive à Navalny peut s'appliquer à tous ceux qui en Russie élèvent la voix contre le régime" du président Vladimir Poutine, a mis en garde la porte-parole au sujet de l'opposant, soigné à Berlin après son empoisonnement.
M. Navalny, âgé de 46 ans, a affirmé mercredi souffrir de symptômes grippaux et être privé d'un accès satisfaisant aux soins, ses soutiens dénonçant une tentative du Kremlin de le "tuer" à petit feu. Il dit devoir mener "une lutte acharnée" pour obtenir des "médicaments de base" et s'être vu refuser d'être hospitalisé dans l'unité médicale de sa prison, située à 200 km de Moscou.
L'administration pénitentiaire oblige en outre, affirme-t-il, celui qui est détenu dans la même cellule que lui à faire des allers-retours avec l'unité médicale de la prison, en proie à une épidémie de grippe. Le président russe "(Vladimir) Poutine essaye encore et toujours de tuer Navalny, mais de façon plus discrète et plus lente", a dénoncé mercredi son équipe.
Près de 500 médecins russes ont signé une pétition, parue sur Facebook, appelant Vladimir Poutine à fournir des soins appropriés à M. Navalny et à faire cesser les "sévices" contre lui. M. Navalny, la bête noire du président russe et opposant à l'offensive militaire en Ukraine, a été arrêté en Russie en janvier 2021, à son retour au pays après avoir subi le grave empoisonnement qu'il attribue au Kremlin.
En mars, il a été condamné à neuf ans de prison en régime "sévère" pour des accusations d'"escroquerie" qu'il juge fictives. Le jugement avait une "motivation politique", a de son côté dénoncé vendredi la porte-parole du gouvernement allemand.
seneweb
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