Pour la deuxième nuit consécutive, des violences ont éclaté, mercredi soir, en banlieue parisienne et dans plusieurs villes de France, en réaction à la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre. Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, 150 personnes ont été interpellées. Emmanuel Macron a convoqué une cellule interministérielle de crise et dénoncé "des scènes de violences" "injustifiables".
Malgré les appels au calme, les tensions restent vives au lendemain de la mort à Nanterre de Nahel, adolescent de 17 ans tué par un policier après un refus d'obtempérer. Des affrontements et des dégradations ont émaillé la nuit de mercredi 28 à jeudi 29 juin dans de nombreuses communes de banlieue parisienne et d'autres villes de France.
Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, 150 personnes ont été interpellées dans la nuit. Emmanuel Macron a convoqué une cellule interministérielle de crise jeudi matin et dénoncé "des scènes de violences" "injustifiables".
Le chef de l'État a souhaité que "les prochaines heures" soient celles du "recueillement" et du "respect" alors qu'une marche blanche est organisée dans l'après-midi pour Nahel.
Évoquant "vraisemblablement une tentative de récupération", le président a rappelé en présence de la Première ministre Élisabeth Borne et des ministres notamment de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la Justice Éric Dupont-Moretti, que "les dernières heures ont été marquées par des scènes de violence contre un commissariat mais aussi des écoles, des mairies et donc au fond contre les institutions et la République".
"Celles-ci sont injustifiables", a-t-il insisté. Il a souhaité "remercier l'ensemble de ceux qui, durant la nuit (...), ont oeuvré pour protéger ses institutions et ramener le calme".
Mercredi, Emmanuel Macron avait qualifié d'"inexplicable et inexcusable" la mort à Nanterre du jeune homme par un tir policier à bout portant.
Affrontements et dégradations
Plutôt calme jusqu'à 23 h, la situation a commencé ensuite à se tendre à Nanterre dans le quartier du Vieux-Pont, théâtre d'affrontements entre habitants et forces de l'ordre la nuit dernière. Au moins trois véhicules et des poubelles ont été incendiés, et des barrières ont été placées sur la route, ont constaté des journalistes de l'AFP. Sur un immeuble, les murs ont été tagués des mots "Justice pour Nahel" et "Police tue".
Des affrontements se poursuivaient vers 1 h dans la cité Pablo Picasso avec des jets de pavés auxquels les forces de l'ordre répondaient par des tirs de gaz lacrymogène.
Le poste de sécurité de l'entrée du domaine de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a été attaqué au mortier d'artifice par des émeutiers, a appris l'AFP de source policière. "Ils n'ont pas pénétré dans l'enceinte de la prison. Les forces de l'ordre ont vite été appelées", a précisé cette source.
Une vingtaine de communes de Seine-Saint-Denis ont recensé des incidents, selon une source policière, parfois dans des villes plutôt tranquilles comme Dugny. D'après elle, il y avait à chaque fois sur place des groupes de moins d'une centaine de personnes très mobiles.
France 24
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