Les députés français examinaient ce lundi 3 janvier l'instauration du passe vaccinal dès le 15 janvier. Le nouveau dispositif doit remplacer le passe sanitaire. Pendant des heures, les attaques des députés d'opposition se sont multipliées à l'encontre du ministre de la Santé. Surprise en fin de soirée : l'examen du projet de loi a été suspendu.
Un gouvernement déconnecté des Français, prêt à tout pour mieux les contrôler. C'était en substance l'angle d'attaque de la députée et candidate à la présidentielle pour la formation Rassemblement national, Marine Le Pen, ce lundi face au gouvernement.
Pour les Français, au quotidien, c'est l'enfer, ce que vous leur faites vivre, et ça fait deux ans que ça dure. Vous considérez que vous allez pouvoir faire ce que vous voulez de la vie quotidienne des Français, dont vous savez particulièrement qu'ils souffrent
Autre charge, des Républicains cette fois-ci. Le député Aurélien Pradié, porte-parole de Valérie Pécresse, a insisté sur la perte de confiance des Français envers l'exécutif.
Il vous manque aujourd'hui le plus essentiel, c'est la confiance. Vous devez nous entendre, parce que lorsque dans quelques mois, nous sortirons de cette crise-là, nous aurons, non seulement en matière de santé publique, mais en matière de démocratie, une sacrée gueule de bois
Imperturbable face aux députés, Olivier Véran, ministre de la Santé, a simplement concédé des privations de libertés.
À chaque fois que nous avons mis en place des outils qui étaient fortement incitatifs, il est vrai, qu'ils pouvaient entraîner des privations de libertés; il est vrai, à chaque fois, nous avons constaté qu'il y avait de plus en plus de Français qui se faisaient vacciner. Et qui ont ainsi, et ils ne le savent pas, sauvé leur propre vie
Suspension surprise
Pour tenter d'apaiser les débats houleux, Olivier Véran a terminé en demandant aux députés de montrer l'exemple dans l'hémicycle. Insuffisant manifestement, car l'examen de ce projet de loi visant à transformer le passe sanitaire en passe vaccinal a fait l'objet d'une suspension surprise par l'Assemblée nationale française en fin de soirée, après qu'une majorité de députés ont refusé à main levée la poursuite des débats après minuit, selon un décompte de la présidente de séance.
La conférence des présidents de groupes parlementaires du Palais Bourbon devra décider d'inscrire la suite de l'examen du texte à l'agenda de la chambre basse, mais ce coup de théâtre va ralentir le calendrier d'adoption définitif du texte par le Parlement.
Il s'agit d'une situation rarissime, qui a provoqué la joie bruyante des députés de l'opposition, en particulier sur les bancs LR. De son côté, des membres de la majorité ont interpellé la présidente Annie Genevard, à l'image du président des députés LREM, Chistophe Castaner, et d'Olivier Véran.
seneweb
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