En région Somali, dans l’est du pays, trois saisons des pluies consécutives ont été sans précipitations ou presque, décimant les troupeaux.
Istahil Mohamed Mahmoud estime avoir de la chance. Alors que la Corne de l’Afrique subit l’une des pires sécheresses en quarante ans, son troupeau de cent chèvres n’est pas complètement décimé. Trente de ses bêtes ont survécu malgré le manque d’eau. En région Somali, en Ethiopie, rares sont ceux qui, comme cette femme de 35 ans, ont pu conserver une partie de leur cheptel.
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Pour sauver quelques têtes de bétail, sa seule richesse, Istahil Mohamed a dû faire des choix. « J’en ai sélectionné certaines, je les attache chez moi, je les garde à l’ombre et les empêche de sortir sinon elles mourront, précise-t-elle, tout en allant chercher du foin qui se trouve sur sa toiture. Je n’ai presque rien pour les nourrir, alors je leur donne ce qui nous sert de toit. »
Autour de son village de Gabias, où vivaient 1 100 personnes avant l’arrivée récente de quelque 600 déplacés ces dernières semaines, des centaines de carcasses de moutons, de chèvres et de chameaux sèchent au soleil, dans un décor désertique et lugubre. Seuls quelques rares arbustes résistent encore péniblement à l’aridité.
LE MONDE
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