L’agression russe en Ukraine suscite également des protestations à Sarajevo, où le retour de la guerre en Europe ravive des souvenirs douloureux. Dans la capitale bosnienne, qui a été assiégée pendant près de quatre ans par les nationalistes serbes, beaucoup craignent que le conflit ukrainien n’aggrave les tensions locales. Surtout que, vingt six ans après la fin de la guerre, l'État fédéral multiethnique est au bord de l'implosion.
« Ça fait remonter des souvenirs difficiles et j’en ai le cœur brisé. C’est dur, parce que je sais ce que les Ukrainiens vivent en ce moment » : comme Nermina, beaucoup de Sarajéviens sont choqués par les images en provenance d’Ukraine.
Pour Muhamet, un cuisinier de 39 ans, l’invasion russe rappelle les débuts de la guerre de Bosnie il y a tout juste trente ans : « C’est la même chose que ce qui s’est passé en Bosnie. Les mêmes images, tout pareil. Les internationaux ne font que des déclarations mais personne ne réagit. Ça aura des conséquences partout en Europe. »
Depuis des mois, la Bosnie-Herzégovine est plongée dans une crise politique sans précédents qui menace la survie de l’État fédéral. Alors que les nationalistes serbes ont engagé la sécession de la République serbe de Bosnie, Edis, 26 ans, s’inquiète des intentions de la Russie dans les Balkans :
« Mais bien sûr ! On peut déjà le lire ces derniers temps en première page de beaucoup de médias serbes : après l'Ukraine, la Russie va aider la Serbie à annexer la Republika Srpska. »
Face au « risque de détérioration de la sécurité internationale », l’Union européenne et l’Otan ont annoncé jeudi 24 février l’envoi de 500 hommes supplémentaires pour le maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine.
RFI
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