La Société de patrimoine ferroviaire du Mali a annoncé la reprise du trafic voyageur, ce 9 juin. Mais ce n’est pas la première fois.
En cette période de reconquête souveraine au Sahel, le rail est tout à la fois le symbole du volontarisme révolutionnaire et le moyen de démontrer le lien fonctionnel entre les capitales et les régions enclavées. Au Mali, la ligne qui relie Bamako à Kayes, à 495 km au nord-ouest de la capitale, est fréquemment évoquée. C’est l’administration coloniale française qui fit de ce tronçon à voie métrique un élément de la ligne internationale ayant vocation à relier le Sénégal au Mali, puis au Niger. Depuis 2003, sur préconisation des institutions financières internationales et sous convention accordée par le Conseil des ministres, son exploitation est concédée à des sociétés.
Arlésienne
Créée par ordonnance en mars 2017, et gestionnaire actuelle de la ligne Bamako-Kayes pour une durée de trois ans, la Société de patrimoine ferroviaire du Mali (SPFM) a annoncé la reprise du trafic voyageur ce vendredi 9 juin. C’est en octobre 2019 que le Conseil des ministres avait adopté un plan d’urgence pour la relance du trafic ferroviaire, plan que se sont approprié les nouvelles autorités.
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Certes, la relance de cette ligne de chemin de fer ressemble à une arlésienne. En février 2018 déjà, la chaîne de télévision TV5 diffusait un reportage sur le renouveau du train de voyageurs Bamako-Kayes. Le trafic sera arrêté en mai suivant. Quatre ans et demi plus tard, c’est le site seneplus.com qui évoquait un « voyage test » sur le trajet Bamako-Kayes, « après plusieurs années d’arrêt ».
Caractère vital
Si le passage du train est déterminant pour le développement des zones traversées, la ligne peine à être rentable, notamment si l’on considère les lourds investissements qu’impliquent d’inévitables travaux de réhabilitation des voies, des gares, des ateliers centraux, des dépôts et des ponts. Et ceci sans parler de la formation des conducteurs, aiguilleurs et autres commis, ainsi que de l’acquisition de pièces de rechange pour la fiabilisation des locomotives.
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Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Le conseil des ministres du 31 mars dernier a examiné une communication relative aux modalités d’exploitation du trafic ferroviaire de voyageurs et de marchandises par la SPFM. La société a insisté sur le caractère vital du transport ferroviaire et sur le montant des investissements effectués depuis 2019. Pour la suite, le plan d’investissement est évalué à 6, 26 milliards de francs CFA sur deux ans.
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