L'Arménie continue d'accueillir un flot de réfugiés du Haut-Karabakh, tandis qu'à quelques centaines de kilomètres de là, le président turc Recep Tayyip Erdogan doit rencontrer lundi son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.
Au moins 4 850 personnes avaient franchi la frontière avec l'Arménie en provenance de la région du Haut-Karabakh, lundi 25 septembre, à 12 heures, heure locale (8 heures GMT), a déclaré le gouvernement arménien dans un communiqué repris par l'agence de presse russe TASS.
Les Arméniens de ce territoire séparatiste – reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan mais en partie administré par des autorités arméniennes dissidentes – ont été contraints de capituler le 20 septembre après une opération éclair de 24 heures conduite par Bakou.
Le Haut-Karabakh abrite une population de 120 000 Arméniens de religion chrétienne qui redoutent d'être persécutés en dépit de la volonté d'intégration affichée par l'Azerbaïdjan, dont les habitants sont majoritairement musulmans.
Dimanche, David Babayan, conseiller de Samvel Shahramanyan, à la tête des Arméniens du Haut-Karabakh, a indiqué à Reuters que les 120 000 Arméniens vivant dans la région partiraient pour l'Arménie
Signe du fort impact international de cette crise, le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontrera lundi son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, nichée entre l'Arménie et l'Iran.
Les deux dirigeants ont prévu d'y organiser une cérémonie de pose de la première pierre d'un nouveau gazoduc et d'inaugurer un complexe militaire azerbaïdjanais, une démonstration de force turque qui contraste avec le retrait apparent de la Russie de la région.
À cela s'ajoute une réunion prévue de longue date, le 5 octobre en Espagne, entre le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, selon les autorités arméniennes. Elle aura lieu à Grenade, avec le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil européen Charles Michel.
Dimanche soir, le président français a estimé que Bakou "menace" la frontière commune et "l'intégrité territoriale" de l'Arménie. "La France est très vigilante à l'intégrité territoriale de l'Arménie, car c'est ça qui se joue", a-t-il dit dans une intervention télévisée. "On a aujourd'hui une Russie qui est complice de l'Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ces manœuvres et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l'Arménie".
France 24
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