Deux Casques bleus ont été blessés mardi soir dans l'est de la République démocratique du Congo lorsqu'un convoi de l'ONU a été pris à partie par une foule en colère, sur fond d'offensive de la rébellion du M23, a-t-on appris de sources onusienne et locales.
Le convoi de la Monusco (force de l'ONU en RDC) venait du nord de Goma et arrivait dans les faubourgs du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. A la "barrière de Kanyaruchinya", où sont arrivés ces derniers jours des milliers de déplacés ayant fui les récents combats entre l'armée congolaise (FARDC) et les rebelles du M23, le convoi a été caillassé et au moins un véhicule a été incendié, a indiqué à l'AFP un responsable de la Monusco à Goma.
"Deux Casques bleus ont été blessés au cours de l'altercation", a précisé ce responsable.
Le convoi a pu poursuivre son chemin après des tirs de sommation, selon des témoins interrogés par téléphone.
Un responsable de la société civile locale, Adolphe Shukuru, a précisé que le convoi s'était immobilisé quand "l'armée a voulu fouiller les véhicules pour connaître leur contenu". La foule a alors "commencé à s'attaquer aux Casques bleus", a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs mois, les Casques bleus de l'ONU, présents en RDC depuis plus de 20 ans, sont accusés d'inefficacité dans la lutte contre les groupes armés qui terrorisent l'est de la RDC depuis près de trois décennies.
La tension est particulièrement vive dans la province du Nord-Kivu depuis la résurgence du M23 ("Mouvement du 23 mars"), une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes en fin d'année dernière et, après des semaines d'accalmie, est à l'offensive depuis le 20 octobre dans le territoire de Rutshuru, où elle s'est emparée de villes sur un axe routier stratégique desservant Goma.
Les rebelles ont notamment atteint ces derniers jours Rumangabo, siège d'une base de l'armée congolaise et du quartier général du parc national des Virunga, célèbre pour ses gorilles de montagne.
La base des FARDC s'était largement vidée à l'approche des rebelles mais restait surveillée par un contingent de la Monusco.
"Nous avons opéré un retrait stratégique et tactique de Rumangabo, en concertation avec nos partenaires, pour mieux préparer ensemble les prochaines étapes", a tweeté la Monusco dans la journée de mardi.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali conteste systématiquement. Samedi, Kinshasa a décidé d'expulser l'ambassadeur du Rwanda en RDC.
source: dakaractu
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