12 tonnes d’or et une tonne d’argent ont été extraites au Sénégal, par la société Sgo (Sabadola gold operations), au cours de l’année 2021. Mais au même moment, des bijoutiers sénégalais ont du mal à en trouver pour mener convenablement leurs activités. Cela a suscité des interrogations de beaucoup de populations sur la destination finale de ce métal précieux. Ces questions, il faut le dire, ont trouvé réponse ce vendredi au cours de la présentation officielle du rapport de développement durable 2021 faite par le Directeur général de Sgo, Abdoul Aziz Sy. Celui-ci a levé un coin du voile sur la destination de l’or extrait et les raisons qui font qu’il demeure aujourd’hui, encore, inaccessible pour les bijoutiers locaux.
‘’Cet or qu’on produit ici, c’est de l’or brut. Il n’est donc pas raffiné. On l’exporte en Suisse où se trouve la raffinerie. Parce que dans ce qu’on produit à Sabadola, il y a de l’or, de l’argent et des impuretés. C’est, à peu près composé de 90% d’or’’, a déclaré M. Sy qui explique ces exportations par l’absence de raffinerie au Sénégal pour traiter le produit. ‘’Donc les 90% traités sont les 12 tonnes. Il y a une tonne d’argent sur nos productions de 2021’’.
‘’Cet or est vendu à des institutions financières’’, a précisé le Dg de la Sgo qui signale que ‘’ce sont de grosses banques y compris la Bceao. Malheureusement, on ne peut pas vendre aux bijoutiers locaux pour des questions fiscales. C’est vrai que les bijoutiers locaux, dans notre convention, on les avait prévus, parce que le président (Macky Sall) avait demandé qu’on leur réserve un quota. Ils se plaignaient de n’avoir pas accès à la production d’or, ici. On avait évalué, c’était au tour de 100 kgs leurs besoins’’.
Une quantité qu’il trouve dérisoire avant de pointer du doigt ce mur dressé entre les bijoutiers locaux et la Sgo par l’État du Sénégal. ‘’100 kgs sur 12 tonnes, ce n’est vraiment rien. Mais, on est soumis au respect de toutes les législations. Le Code général des impôts dit : si vous êtes un Sénégalais domicilié au Sénégal, si vous vendez à un autre opérateur économique sénégalais, vous appliquez la Tva. Donc eux (les bijoutiers) disent que si on leur applique la Tva (18%) sur le prix de l’or, ils ne pourront pas payer, d’autant que cela renchérit le coût. Maintenant, pour résoudre le problème, soit l’État exonère les ventes locales d’or aux bijoutiers, en ce moment, le problème ne se posera pas, ou bien, les bijoutiers aussi, parce que l’administration fiscale dit que la Tva est une taxe neutre. C’est-à-dire que quand vous vendez, vous facturez la Tva. Et quand vous achetez, l’autre partie collecte la Tva. Donc, les bijoutiers locaux, normalement quand (…) ils vendent leurs bijoux, ils doivent normalement appliquer la Tva. Mais là, la solution n’a pas encore été trouvée pour qu’on puisse mettre à leur disposition cette quantité. Donc, ce n’est pas à notre niveau. Mais on est totalement disposé à le faire’’, a-t-il indiqué.
Pour le raffinement, au Sénégal, au lieu de l’exportation du produit brut, il a apporté des précisions. ‘’Le raffinement est un autre métier. Notre métier n’est pas de raffiner de l’or. Cela nécessite une technologie très pointue. La grande partie des sociétés raffinent leur or dans des raffineries. Il y a peu de raffineries qui sont certifiées parce que c’est un métier très délicat. Nous, on ne va pas investir dans la raffinerie parce que ce n’est pas notre métier. Notre métier c’est de produire de l’or brut qu’on envoie à des raffineurs qui affinent et séparent’’.
avec dakaractu
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