Le match qui devait se dérouler mardi entre le Nigeria et la Libye dans le cadre des qualifications pour la Coupe d'Afrique des nations 2025 n'aura pas lieu. Les Super Eagles ont décidé de ne pas disputer la rencontre, se disant victime de "traitement inhumain" depuis son arrivée dans le pays, a indiqué lundi la Fédération nigériane de football.
L'équipe de football du Nigeria a décidé de boycotter le match qu'elle devait livrer mardi 15 octobre contre la Libye dans le cadre des qualifications pour la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2025. Elle s'est dite victime de "traitement inhumain" depuis son arrivée dans le pays, a indiqué lundi 14 octobre la Fédération nigériane de football (NFF).
Les Super Eagles (surnom de l'équipe nigériane de football) sont retenus dans un aéroport désaffecté de l'est de la Libye et l'atterrissage de leur vol affrété dimanche. L'ambassade du Nigeria ne peut pas intervenir, d'après cette même fédération. Elle a ajouté que l'équipe devait être rapatriée dans la journée, et qu'une plainte officielle de la NFF avait été transmise à la Confédération africaine de football (CAF).
Réagissant à cette polémique, la Fédération libyenne a de son côté évoqué dans un communiqué publié sur X un simple "malentendu", expliquant que le vol avait dû être dérouté vers un autre aéroport que celui prévu, "comme cela arrive parfois dans le monde entier". "Nous espérons que ce malentendu puisse être résolu avec compréhension et bonne volonté", a-t-elle ajouté, tout en critiquant les conditions d'accueil auxquelles sa sélection a elle-même eu droit au Nigeria la semaine passée.
Auparavant, le capitaine des Super Eagles, William Troost-Ekong, avait toutefois affirmé que sa sélection ne ferait pas le trajet de trois heures en bus entre Al-Abraq, où elle a finalement atterri, et Benina, en banlieue de Benghazi, et ne disputerait donc pas le match, en évoquant des questions de sécurité.
"En tant que capitaine de l'équipe et avec l'équipe, nous avons décidé de ne PAS jouer ce match", a-t-il posté sur les réseaux sociaux. "Laissons-leur les points." "Nous n'accepterons pas de voyager par la route ici, même avec la sécurité, ce n'est pas sûr. Nous ne pouvons qu'imaginer ce que serait l'hôtel ou la nourriture qu'on nous offrirait", a-t-il argué.
"Pays à haut risque"
Victor Boniface, l'avant-centre du Bayer Leverkusen, a aussi partagé son désarroi. "Bloqués depuis bientôt treize heures pas de nourriture, pas de Wi-Fi, pas d'endroit où dormir, on peut faire mieux @caf", a écrit en matinée sur X l'attaquant international à l'attention de la CAF. "Ça devient flippan… Nous voulons juste rentrer dans notre pays", a-t-il ajouté quelques heures plus tard.
L'ancienne star du football nigérian Victor Ikpeba, qui accompagne l'équipe, a appelé à des sanctions sévères contre la Libye. "C'est un pays à haut risque et on se demande vraiment qui a approuvé le fait que la Libye joue ses matches à domicile", a-t-il déclaré.
"L'équipe n'est pas en sécurité et ceux d'entre nous qui voyagent avec elle ne sont pas en sécurité non plus", a continué l'ancien attaquant de Monaco.
Le Nigeria, en tête du groupe D avec 7 points en trois matches, a battu vendredi la Libye (1-0) à domicile. Les Libyens sont derniers du classement avec un seul point, derrière le Bénin et le Rwanda.
La Libye, en proie au chaos depuis plus d'une décennie, est divisée entre deux pouvoirs rivaux : celui reconnu par l'ONU d'Abdelhamid Dbeibah installé à Tripoli (nord-ouest), et un autre dans le nord-est, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.
FRANCE24
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