Six personnes ont été tuées mercredi au Kenya, dans des affrontements entre la police et des manifestants. Ces derniers avaient bravé l’interdiction et répondu à l’appel à manifester de l’opposition pour protester contre de nouvelles taxes imposées par le gouvernement.
Les autorités ont menacé de « mettre fin à la culture de l’impunité » en pointant du doigt les dizaines d’agents de la force publique blessés et les pertes pour l’économie du pays liées aux pillages.
"Le gouvernement a fait beaucoup de promesses en l'air. Par exemple, les tarifs du matatu (un moyen de transport routier) ont augmenté, le prix du carburant a augmenté, le prix de la nourriture est très élevé. Nous ne pouvons même pas nous permettre de prendre un seul repas, nous nous contentons d'eau par jour. Nous prions pour que Baba (Raila Odinga, chef de l'opposition) exerce une forte pression jusqu'à ce que quelque chose se produise. Il arrivera un moment où même l'éducation de nos enfants sera un problème", a expliquéOtieno Mc' Dimba Bongo, homme d'affaires.
Cinq des six morts ont été signalés dans les villes de Mlolongo et Kitengela, à la périphérie de la capitale.
Des gaz lacrymogènes ont également été utilisés pour disperser des foules qui attaquaient une autoroute reliant Nairobi à la ville portuaire de Mombasa, faisant un mort à Emali, une ville située le long de cette route.
"La police fait un usage excessif de la force contre les citoyens et beaucoup ont été blessés. Même mon frère est soigné pour des blessures par balle, il a reçu une balle dans la jambe et cela nous a fait du mal. Vous avez bloqué les élections, nous ne sommes pas heureux et nous souffrons, nous ne nous battons pas pour l'ODM mais nous souffrons dans nos maisons, nous n'avons pas de farine, nous n'avons pas d'argent. Vous avez mangé tout l'argent et nous souffrons. Il n'y a pas d'emplois pour les jeunes.", s'est confié Benson Ochieng, frère de l'homme abattu par la police.
Dans le bidonville de Kangemi à Nairobi, des dizaines d'enfants ont été hospitalisés, certains inconscients, après que des gaz lacrymogènes ont été tirés près de leurs classes.
Le chef de l'opposition Raila Odinga, qui mène une campagne de protestation contre le gouvernement, avait appelé à des manifestations contre une loi fiscale qui a fait grimper les prix du carburant, aggravant ainsi les difficultés rencontrées par les Kenyans pauvres.
source:euronews français
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