Terrorisme : déçu par l’Occident, le Burkina se tourne vers "ses ennemis"
Au Burkina Faso, la guerre contre le terrorisme a révélé des frictions entre Ouagadougou et plusieurs capitales occidentales. Le pays des hommes intègres vit mal le refus de certains partenaires de lui vendre les armes alors qu’il est en plein conflit avec les djihadistes. Le président Burkinabé dénonce régulièrement cet état de choses quand il en a l’occasion.
Son premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambéla a embouché la même trompette hier mardi 30 mai lors de son discours sur la situation du pays devant l’Assemblée législative de transition. M Kyelem de Tambéla n’a pas mâché ses mots.
« Que vaut une amitié quant au moment le plus critique… »
Pour lui, le comportement de ces partenaires du Burkina soulève de sombres questions. « Pour l’acquisition des équipements militaires nous avons été confrontés à la réalité des faits. Des partenaires qui font pourtant des affaires au Burkina Faso ont refusé de nous vendre des armes. Pire, certains partenaires ont dissuadé d’autres de le faire. Que vaut une amitié quand au moment le plus critique de votre existence, le prétendu ami refuse de vous tendre une main secourable ? Alors même que ladite main secourable est censée être rétribuée. Sous d’autres cieux, ces mêmes partenaires, qui nous ont tourné le dos, ont du jour au lendemain convoyé des quantités considérables d’armes pour voler au secours d’autres pays. Voudrait-on sacrifier les Burkinabé pour ensuite répartir le territoire et ses richesses avec les bandits armés? Ne sommes-nous pas des humains comme les autres? En tout cas, pas à leurs yeux tel qu'on le constate » a déclaré le Premier ministre.
Au vu du comportement de ces capitales occidentales, le Burkina Faso a « compris que le salut du pays résulte de la diversification des partenariats », fait savoir l'autorité Ouagadougou a donc décidé de renforcer ses relations avec des pays comme la Russie, la Chine, la Turquie, l’Iran , la Corée du Nord et le Venezuela, informe le Premier ministre. Inutile de rappeler que ces nations sont jugées peu fréquentables par l’Occident.
« Ce sera après nous, pas avec nous »
En tout cas, le Burkina Faso est décidé à s’adresser à ceux qui l’écoutent et s’oppose à toutes formes de pressions visant à lui imposer la conduite à tenir. « Rien ne peut nous être imposé. L’histoire étant faite de vicissitudes, peut-être que le Burkina Faso se soumettra encore au diktat de quelques puissances étrangères. Mais ce sera après nous, pas avec nous. Nous pouvons nous tromper, mais nous agirons toujours à l’aune des intérêts du Burkina Faso » a déclaré M Kyelem de Tambela.
seneweb
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