Un nouveau mouvement critique à l'encontre des colonels au pouvoir au Mali a prévenu qu'il ferait tout pour empêcher les membres de la junte de continuer à gouverner après des élections prévues en 2024.
La déclaration de "l'Appel du 20 février pour sauver le Mali" est un acte rare d'opposition à la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020, dans un contexte où toute contestation organisée est quasiment réduite au silence ou à l'impuissance.
Le lancement de cette coordination a été violemment interrompu lundi par des dizaines de jeunes. Certains portaient, selon la coordination, des portraits du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, l'un des putschistes de 2020 qui s'est fait investir président en 2021 pour une période supposée transitoire avant des élections.
Dans une déclaration publiée vendredi, "l'Appel du 20 février" parle de "regards complices" et d'inaction "troublante" des autorités devant les incidents de lundi.
Elle y voit une manifestation de la volonté de la junte d'imposer "par la menace, l’intimidation, la violence, la brutalité et le pillage structuré des ressources publiques" son projet de nouvelle Constitution, auquel l'organisation s'oppose.
La junte a fait d'une nouvelle Constitution un élément essentiel de son programme et un argument pour continuer à diriger le pays jusqu'à des élections programmées en 2024. Un référendum est prévu en mars sur cette nouvelle Constitution mais le doute va grandissant quant au respect du calendrier.
La coodination envisage aussi la possibilité que la junte cherche à se maintenir au pouvoir, y compris par le truchement de futures élections. Les spéculations ont cours sur l'éventualité que le colonel Goïta essaie de se faire élire.
La coordination "s’opposera par tous moyens légaux à toute manœuvre de diversion tendant à faire passer pour un président de la République démocratiquement élu un président de la transition, porté aux commandes du pays par la voie et la force des armes", dit-elle.
"L'Appel du 20 février" est une tentative de rassemblement de partis et d'organisations de la société civile enclenchée par plusieurs groupes et personnalités qui ont pris leur distance avec les autorités, comme la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'influent imam Mahmoud Dicko (CMAS). Le communiqué diffusé vendredi est signé par Cheick Mohamed Chérif Koné qui se présente comme le coordinateur général du mouvement et qui est aussi président d'une association de magistrats.
seneweb
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